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Euro de volley masculin : pourquoi les Français sont-ils tombés de leur Olympe ?

Les champions olympiques n'ont été que l'ombre d'eux-mêmes lundi soir à Ostrava face à la République tchèque lors des 8e de finale de l'Euro. 

Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Toute la frustration d'Earvin Ngapeth, en difficulté tout au long de ce huitième de finale de l'Euro, lundi 13 septembre, face à la République tchèque.  (MICHAL CIZEK / AFP)

Huitième balle de match pour les Tchèques dans ce huitième de finale de l'Euro. Les Bleus en ont miraculeusement déjà sauvé sept. Encore une fois, Earvin Ngapeth, pourtant en difficulté durant tout le match, s'élance pour sauver la patrie. L'attaque du Français se prend le mur tchèque de plein fouet. Comme un symbole. Le symbole d'une équipe qui a subitement oublié toutes les vertus collectives qui l'avaient portée sur le toit du monde il y à peine quelques semaines et qui est retombée, lourdement, dans ses travers individualistes. Comment, en si peu de temps, ce retour sur terre a-t-il pu se produire ? Tentatives d'explications. 

Parce que les Bleus étaient cramoisis

Depuis le 31 mai dernier, l'équipe de France a disputé... 31 matchs. Entre le Tournoi de qualification olympique, la Ligue mondiale, les JO et l'Euro, difficile de faire plus dense. Un rythme frénétique que les Tricolores ont pu tenir grâce, notamment, à l'adrénaline du tournoi olympique, mais il y a toujours un moment où le ressort finit par casser. Pour les Bleus c'était ce lundi à Ostrava. 

Sans énergie, sans réactivité, incapables de trouver une solution tactique pour dérégler l'euphorie adverse, les partenaires de Jean Paty n'ont jamais semblé dans le rythme. Sans jambe, leur défense, principale arme de leurs conquêtes récentes, ne parvenait plus à ramener le ballon de plus.

Ils ont surtout donné l'impression de lâcher, eux qui était des survivants permanents à Tokyo. Pire, avec 14 fautes au service lors des deux premiers sets, ils ont donné le ballon pour se faire battre. Au final, il y aura bien eu ces sept balles de match sauvées en fin de 3e manche pour faire croire à un nouveau miracle mais si ça marchait à chaque fois, cela ne s'appellerait pas un miracle... 

Parce que la France a peut-être pris son adversaire à la légère

Un titre olympique et cinq victoires de rang pour débuter cet Euro, cela peut vite griser. Trop sans doute. Les Bleus ont certainement oublié que, hormis l'Allemagne, ils n'avaient pas encore rencontré d'adversaires à leur mesure depuis le début de ce championnat d'Europe. La République tchèque, qui évolue depuis le début de cet Euro dans sa salle où elle a donc tous ses repères, était le premier véritable test et on a vu le résultat.

Parce que la greffe Bernardinho n'a pas encore pris

Là encore, les cinq succès inauguraux de l’entraîneur brésilien font figure de trompe l'oeil. Encore freiné par l'obstacle de la langue, le coach auriverde n'a pas encore pu poser sa patte sur un collectif qui, consciemment ou non, est encore sous l'emprise de neuf années aux côtés de Laurent Tillie. On n'efface pas des automatismes, des habitudes en un claquement de doigts, aussi titrés ces doigts fussent-ils. Surtout avec seulement trois semaines entre le sacre olympique et l'Euro...

Parce que le loup était dans la bergerie

L'entraîneur tchèque connaissait presque mieux les Bleus que Bernardinho. Jiri Novak, le coach tchèque, est en effet tout sauf un inconnu. De 1999 à 2012, l'ancien réceptionneur-attaquant a fait les beaux jours de Paris et c'est peu dire qu'il connaît bien toutes les arcanes notre volley. Habile tacticien, il a parfaitement préparé son coup, en misant notamment sur un Jan Hadrava en lévitation (18 points) et sur une réussite maximale (59% d'attaques gagnantes). 

"A chaque fois, les contres étaient en leur faveur", constatait amèrement Benjamin Toniutti au micro de la chaîne L'Equipe après la rencontre. Si le 2e passeur des Bleus admettait que les Tchèques "méritaient amplement leur qualification", il regrettait évidemment cette élimination : "C'est très douloureux bien sûr. On aurait voulu poursuivre l'aventure et offrir une médaille à notre nouvel entraîneur, mais cela n'enlève rien à tout ce que l'on a accompli". 

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