Les volleyeurs français face au danger argentin
"On est ambitieux. Une médaille, c'est ce qui nous fait rêver, c'est ce qu'on s'est dit entre nous." A l'aube du début des Mondiaux en Pologne, le libéro Jenia Grebennikov présentait ainsi l'état d'esprit de l'équipe de France. Mais pas grand-monde ne misait sur une première place à l'issue de la 1e phase, dans un groupe aussi relevé. Arrêtés aux portes du Final Six de la Ligue mondiale en juin, les Français se trouvaient en effet avec les USA, vainqueurs de la Ligue mondiale, l'Italie, vice-championne d'Europe et 3e de la Ligue mondiale, et l'Iran, 4e de la Ligue mondiale. Sans oublier la Belgique, souvent un piège pour les Bleus. A l'arrivée, les hommes de Laurent Tillie ont perdu un seul match, contre l'Italie après avoir mené 2 sets à 0. "C'était le groupe de la mort et on finit premier", s'enthousiasmait le sélectionneur tricolore. "Je n'aurais pas parié là dessus lors du tirage au sort en janvier en Pologne."
Pour débuter le 2e tour, la France compte déjà 7 points, soit deux de moins que les Polonais, leaders de ce groupe E. mais un de plus que la Serbie, ou cinq de plus que les vice-champions d'Europe italiens. Un matelas rassurant mais pas suffisant pour entrevoir l'un des trois tickets pour le 3e tour. "On a fait un super premier tour mais il ne faut surtout pas sous estimer nos prochains adversaires", avertit Laurent Tillie. Le premier, ce sera l'Argentine. Les deux adversaires se connaissent bien pour s'être croisés à quatre reprises en Ligue Mondiale entre mai et juin. Résultat: trois victoires tricolores (dont deux en Argentine), et une défaite, leur seule de la phase de poule. L'avertissement du sélectionneur n'est donc pas pris à la légère par ses hommes, d'autant qu'il y a quatre ans, lors du Mondial-2010, les Argentins avaient dominé les Français à ce même stade (mais il s'agissait alors d'un 2e tour avec 6 groupes de 3 offrant deux qualifications par groupe pour le 3e tour), avant que les Bleus s'éteignent au 3e tour contre les Etats-Unis et l'Italie. Ce premier affrontement pourrait avoir des airs de petite revanche pour un groupe soudé et performant.
Un groupe uni
Cette union représentait l'une des forces des Français à l'attaque de cette compétition. "On a déjà passé quatre mois ensemble, on a fait plus de 80 000 kilomètres", soulignait Laurent Tillie. Quand on passe autant de temps ensemble, on a une grosse envie d’obtenir un résultat. Et un résultat, c’est une demi-finale." Earvin N'Gapeth, qui a abandonné son côté "mauvais génie" du Mondial-2010 où il avait été exclu du groupe pour ne conserver que l'aspect "génie", donne sa version de la force bleue: "Le truc, c’est qu’on s’amuse. On bosse en s’amusant. C’est plus facile quand tu t’entends bien avec les mecs, quand tout se passe bien. C’est ce qu’il se passe avec ce groupe, on est une bande de potes." Redevenu incontournable, le réceptionneur-attaquant de Modène n'a pas été le seul à retrouver des couleurs. Antonin Rouzier, la perle offensive qui s'était égarée l'an dernier à Cuneo, a inscrit son nom à la première place des meilleurs attaquants de la compétition avec 19.4pts de moyenne par match. Et le libéro de Friedrichshafen, Jenia Grebennikov, fait de même au niveau des ballons sauvés (19.6 de moyenne par match) pour perpétuer la tradition défensive de la France.
L'Argentine (qui compte 3pts), l'Australie (qui a 0 point), la Serbie (6pts) et la Pologne (9pts) sont les quatre prochains adversaires des Bleus. Rester parmi les trois premiers sera l'objectif afin d'ouvrir les portes du 3e tour. Pour tous, ce 1er tour n'est qu'une étape. "Un résultat, c’est une demi-finale", scande Laurent Tillie.
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