Les volleyeurs français pour l'envol contre l'Allemagne
Une victoire 3-0 ou 3-1 placerait la France en situation idéale pour aller en demi-finale. Un tel succès rapporterait non seulement 3 points, mais surtout condamnerait l'Allemagne à infliger un score similaire à l'Iran. Car les deux premiers de chaque groupe passent en demi-finale, laissant sur le carreau qu'une seule formation. Dans ce 3e tour, le droit à l'erreur n'existe donc pas.
Cela tombe bien, depuis le début de la compétition, les Français ne laissent rien au hasard. Une défaite (3-2) au 1er tour contre les vice-champions d'Europe italiens, une au 2e tour (3-2) contre le pays hôte polonais, des matches référence contre les Etats-Unis, l'Iran ou la Serbie. Et ces deux accrocs n'ont pas empêché l'équipe de finir à la première place à chaque fois. "Nous n'avons eu que des succès probants. Rien n'a été obtenu par hasard", assure Laurent Tillie. Dimanche, face aux Polonais, il a fait tourner son effectif, pour reposer ses cadres, ce qui a fait apparaître un Mory Sidibé énorme au poste de pointu (21 points), en remplacement d'Antonin Rouzier, le meilleur marqueur de ce Mondial (166 points). "Depuis le début, on vise le haut de la pyramide", déclare d'ailleurs le joueur du Paris Volley.
Autre avantage de ce turn-over, les cadres sont affamés, selon l'envoyé spécial de France Télévisions, Benoît Durand. La frustration de leur faible temps de jeu contre les Polonais et de la défaite dans le 5e set après avoir mené (10-8), peut leur donner des ailes face aux Allemands, qui ont, dans le même temps, dû s'employer face au Canada dans un match décisif. Cet aspect peut avoir son importance, alors que beaucoup d'équipes comptent leurs blessés (le Polonais Winiarski, les Brésiliens Wallace et Murilo, le Russe Pavlov...). La France a en plus ajouté à la fatigue des matches celle des déplacements, puisqu'elle vient son troisième transfert en 8 jours, alors que le Brésil ou la Pologne n'ont quasiment pas bougé.
Grozer et le bloc allemand, le grand danger
Affronter l'Allemagne, qu'elle a vaincue trois fois sur quatre en Ligue mondiale avant l'été, pourrait être un avantage. Mais Laurent Tillie ne prend pas en compte ces victoires. Pour préparer ce match, il n'a pas visionné les confrontations entre les deux nations, mais seulement les matches de l'Allemagne au Mondial. "Ce n'est plus la même équipe. Ils ont depuis récupéré leurs meilleurs joueurs qu'ils avaient laissés au repos." Principale arme adverse: Georg Grozer. A 29 ans, le joueur de Belgorod, champion d'Europe cette année, est une machine à aces, un monstre physique capable de perforer n'importe quelle défense. Aux JO de Londres, il avait inscrit à lui tout seul 39 points contre la Serbie. Le service, mais aussi le bloc allemand, très haut et physique, voilà les deux dangers pour les Bleus. "Ils disposent de grands gabarits (Marcus Böhme, 2,11m) puissants au service et qui prennent beaucoup de place au bloc", fait valoir Laurent Tillie.
Pour faire face, les Français vont devoir hausser le ton au service, et maintenir le tempo en défense. A l'issue du 1er tour, Jenia Grebennikov était le meilleur du Mondial au niveau des ballons sauvés (19.6 de moyenne par match). C'est cette défense, infatigable, solidaire, qui ramène des ballons presque perdus, que les Bleus doivent encore sortir ce soir pour mettre à mal la confiance allemande, qui cherche, comme l'Iran, une première qualification de son histoire pour une demi-finale mondiale. Médaillée de bronze en 2002 pour son seul podium mondial de l'Histoire, l'équipe de France rêve de renouer avec son passé, grâce à une génération N'Gapeth, Le Roux, Toniutti, championne d'Europe en moins de 21 ans en 2008.
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