Euro de volley : La France éliminée par la Serbie après une demi-finale renversante (3 sets à 2)
Les Bleus en rêvaient déjà, mais la finale leur a échappé. La France a été battue par la Serbie en demi-finale de l'Euro (3-2), "son" Euro devant son public. Si la ferveur populaire a été bien présente, le résultat n'est pas celui espéré, mais il n'en est pas moins logique, tant les Serbes se sont montrés solides de bout en bout. Au terme d'un gros combat de 2h15, les tricolores ont dû baisser pavillon. Ils devront désormais se remobiliser pour affronter dans moins de 20 heures la Pologne pour accrocher la médaille de bronze.
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Il sera sans doute difficile pour les Bleus de ne pas ressortir de ce match avec une légitime frustration. Ils avaient ainsi pris le meilleur départ, mis à température par… des sifflets durant la minute de silence en mémoire de Jacques Chirac. Si les serveurs n'étaient pas encore totalement réglés, les Français se montrent solides au filet, comme depuis le début de la compétition. Le duo Earvin Ngapeth – Julien Lyneel a su rapidement être dans le bon tempo pour confirmer leur domination avec un premier écart (13-8). Les hommes de Laurent Tillie ont toutefois peiné à faire la différence, gaspillant deux points sur des relances faciles ou sur des mises en jeu manquées. Autant de munitions gâchées qui auraient pu déjà alimenter l'amertume, les Serbes revenant à un point (23-22). Il s'en est fallu de deux actions capitales de Lyneel : un sauvetage magnifique puis une attaque incisive pour conclure poussivement mais victorieusement le premier set (25-23).
Piquée au vif, la Serbie s'est rebellée en début de deuxième set, pour leur tout premier avantage de la rencontre (0-4). Les Bleus ont retrouvé un temps leur solidarité défensive, l'ADN de cette formation tricolore, et le génie créatif de Ngapeth, qui a fait lever tout Bercy. Mais un gros passage d'Uros Kovacevic et une bien meilleure lecture des actions adverses ont remis idéalement les Serbes dans la manche (10-18).
Du show aux tranchées
La France a dû chercher d'autres solutions en attaque pour se relancer, bien perturbée par ce réveil serbe. Mais ce sursaut jusqu'à 18-21 puis à 23-24 s'est effondré sur deux fautes au service dommageables, un fil rouge de cette partie. Un set partout, tout était relancé.
Ce match haletant s'est alors transformé en guerre de tranchées, durant laquelle chaque décision, chaque point valait très cher. Les Bleus n'ont rien lâché au contre, se jetant jusqu'à trois pour sauver des ballons. Les centraux serbes, Srecko Lisinac en tête, ont toutefois appuyé sur des traditionnels points forts tricolores, exploitants les moindres petits espaces au smash. Coach Tillie a eu beau réclamer de la patience à ses hommes, au jeu de la maîtrise, tant technique que nerveuse, les Serbes et leurs grands gabarits n'ont rien eu à envier aux locaux du soir. De nouvelles petites erreurs, des services manqués, des montées pas assez assurées et les vainqueurs de la Ligue Mondiale 2017 se retrouvaient contraints à l'exploit.
L'étincelle Ngapeth n'a pas suffi
Dos au mur, les Bleus ont trouvé leur salut dans leur superstar Earvin Ngapeth. Déjà le meilleur Bleu malgré la perte du troisième set, le réceptionneur-attaquant a montré qu'il est un patron de cette équipe, au-delà d'un showman hors-pair. Ngapeth avait déjà troqué ses habits de lumière pour gagner en efficacité durant les temps faibles des siens. Dans ce quatrième set décisif, le numéro 9 bleu – meilleur marqueur du match avec 28 points- a joué les chefs de meute, redonnant l'intensité retombée par ses montées surpuissantes. Reboostés, galvanisés par leur leader et un public redevenu bouillant, les Bleus ont été transfigurés le temps d'un set. +2, +4, l'écart a gonflé inexorablement à mesure que l'énergie semblait à nouveau recharger les batteries bleues.
Large vainqueur (25-17) du 4e set, la France a alors donné l'impression d'avoir repris les rênes de cette demi-finale. Raté, et dans les grandes largeurs. "On a l'impression qu'on s'est écroulé sur le tie-break, a analysé le sélectionneur Laurent Tillie. Ils nous ont imposé leur puissance d'attaque. Ngapeth n'a pas suffi. Ce qui a fait la différence, c'est la force offensive serbe. Techniquement et physiquement, ils ont été plus forts que nous." Partis pied au plancher pour climatiser toute l'assistance, les Serbes ont pris le large en quelques points (5-0, puis 9-2) pour s'échapper définitivement. Irrésistibles, Aleksandar Atanasijevic et consorts pouvaient hurler leur joie sur un énième service manqué dans un moment crucial.
En bronze il y a deux ans, les Serbes auront cette fois l'occasion de soulever le trophée dimanche. La France espérera se consoler avec la 3e place pour confirmer le beau succès populaire de cet Euro. Mais aussi pour garder la tête haute avant d'aller gratter la qualification olympique en janvier dans un tournoi de la dernière chance.
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