Les 5 raisons de se passionner pour l'Euro de volley en France
1 - Parce que la France fait partie des meilleures nations de la planète
L'équipe de France a connu plusieurs générations dorées. Dans les trente dernières années, il y a celle de la génération Alain Fabiani, passeur de génie, vice-championne d'Europe en 1987 et pour la première fois de l'histoire qualifiée aux Jeux Olympiques en 1988. Ensuite, il y a celle de Hubert Henno, libéro intraitable, première à monter sur un podium dans un championnat du monde (en bronze en 2002). Et enfin, il y a celle de Earvin Ngapeth, aujourd'hui. Cela fait presque 8 ans qu'elle joue ensemble. Certains anciens sont partis, certains jeunes sont arrivés. C'est la première à avoir conquis un titre, lors de la Ligue mondiale 2015. Mais ces Bleus ne se sont pas arrêtés là: la même année, ils deviennent champions d'Europe, avant de reconquérir la Ligue mondiale en 2017.
Ces Français-là font partie des meilleurs joueurs de la planète, ils évoluent dans les meilleurs clubs européens (presque la totalité à l'étranger) et sont affamés. "On a tellement galéré, que l'on a envie d'être bon. Pas seulement depuis le début de l'été, mais depuis que l'on sait que l'on aura l'Euro en France, c'est dans nos têtes à tous", insiste Ngapeth, la "star" de l'équipe. Car au-delà de cette compétition, il y a le Graal: les JO à Tokyo. A Rio, en 2016, les Français avaient dû batailler jusqu'au Tournoi de qualification olympique en juin pour décrocher leur ticket pour le Brésil. Là-bas, dans une poule de la mort avec le Brésil, l'Italie, les Etats-Unis et le Canada, elle avait vu ses rêves de podium olympique s'arrêter en poule. Cela fait trois ans qu'elle rêve de revanche. "Ce Championnat d'Europe est très important pour toutes les nations", souligne Laurent Tillie, le sélectionneur. "Ils viennent vraiment se préparer pour faire un résultat et l'utiliser comme rampe de lancement pour les Jeux olympiques de Tokyo".
2 - Parce que c'est une équipe attachante et facétieuse
Au fil de ses aventures planétaires, cette équipe de France s'est construite dans le travail. Beaucoup de travail mais aussi de la décontraction. Elle s'est surnommée la Team Yavbou. Cette dénomination est désormais un peu passée, alors que l'effectif a été pratiquement renouvelé à 50% depuis les derniers Jeux Olympiques à Rio de Janeiro. Entre plaisanteries, farces et franches rigolades y compris sur le terrain pendant un match, cette équipe s'est construite une image unique. Au moment de la photo officielle d'avant-compétition, ils aiment faire preuve de créativité, d'originalité au moment de poser. Les cadres, que sont le capitaine Benjamin Toniutti, Ngapeth,Kevin le Roux, Jenia Grebennikov, Nicolas Le Goff, Kevin Tillie, Julien Lyneel demeurent encore les garants d'un certain état d'esprit. Cette équipe s'amuse, mais déteste une chose: perdre.
3 - Parce qu'Earvin Ngapeth est une star au service du collectif
Depuis sa première sélection en équipe de France à seulement 19 ans, Earvin Ngapeth a bourlingué. Depuis son exclusion de l'équipe de France au Mondial 2010 pour mauvais comportement dans un collectif qui vivait ensemble depuis longtemps, le réceptionneur-attaquant en a fait du chemin. Capable de rompre son contrat avec son club parce qu'il ne s'y sentait pas bien, loin des siens, il est devenu une référence mondiale.
Pétri de talent, le fils de l'ancien volleyeur Eric Ngapeth ne se contente pas de cela. A 28 ans, il n'attend pas le travail de ses coéquipiers pour mieux prendre la lumière. Non, lui aussi est un travailleur, qui n'hésite pas à mettre en danger son intégrité physique pour chercher un ballon impossible. sa carrière est jalonnée d'exploits de ce genre, mais aussi d'attaques puissantes, de feintes incroyables...
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A côté, Earvin Ngapeth est ouvert sur le monde. Parmi ses passions, il y a la chanson, et surtout le rap. Sous le nom de Klima, il chante et produit ses albums. Il s'ingénue d'ailleurs à sortir des titres en lien avec les aventures qu'il vit avec cette équipe de France, comme en 2015 lorsqu'il sort un titre intitulé "Team Yavbou". L'été dernier, il a enregistré un nouveau morceau, au titre qui affiche clairement un message: "Rien à péter".
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4 - Parce que ces Bleus le méritent
Trente-trois ans d'attente pour la dernière compétition majeure. 40 ans pour le dernier Euro organisé sur le sol français. La France du volley a dû longtemps attendre avant d'organiser de nouveau une épreuve. Et cette équipe de France, depuis plusieurs années, est habituée à ce qu'on ne lui facilite pas son parcours. Lorsqu'en 2015, elle remporte les deux premiers titres de son histoire avec la Ligue mondiale et l'Euro, cela ne suffit pas pour lui offrir un ticket pour les JO. Elle doit en passer par un Tournoi de qualification olympique en Russie contre les Russes (contre qui elle perd), puis par un autre au mois de juin, quelques semaines avant le tournoi olympique. Sur les genoux physiquement, la France n'a pas pu évoluer à son niveau au Brésil. Et cette année, rebelote avec un TQO cet été disputé en Pologne face... notamment à la Pologne, double championne du monde en titre. Nouvel échec et de nouveau l'obligation de prolonger la mission "JO" quelques mois de plus.
Et même cet Euro à domicile n'est pas une sinécure. Et peu évident à comprendre. En tant que pays organisateur, la France est assurée de jouer tous ses matches à domicile. Comme la Slovénie, autre pays organisateur, également assurée de les disputer chez elle jusqu'en demi-finales. Et comme les deux groupes là (le A et le C) se croisent pour les 8e de finale, si la France perdait contre l'Italie et la Bulgarie, et que la Slovénie terminait 2e de son groupe (derrière la Russie), les Bleus n'affronteraient pas les Slovènes, comme le prévoit le règlement, mais seraient balancés contre les Russes, pour que les deux nations hôtes restent à domicile. Rien ne leur sera jamais offert sur un plateau d'argent. Mais ces Bleus en ont l'habitude.
5 - Parce que les meilleures équipes sont là
La Pologne, double championne du monde en titre, la Russie, championne d'Europe, l'Italie, vice-championne olympique en titre, voici trois des grands ténors du plateau de cet Euro 2019. Si l'on ajoute, l'Allemagne, vice-championne d'Europe, la Serbie, 3e du dernier Euro et 4e du dernier championnat du monde, la France est face à un plateau royal. Il ne manque que le Brésil et les Etats-Unis pour avoir les meilleures équipes de la planète. Pour la première fois depuis très longtemps, les joueurs français vont avoir l'appui du public. Eux qui avaient cherché la première couronne européenne en s'imposant en Italie contre la Squadra puis en Bulgarie contre les Bulgares, cela pourrait changer bien des choses.
Il faudrait pour cela que les salles se remplissent. Car l'objectif de 50 000 billets vendus n'est pas encore atteint, loin de là: "On est à la moitié du chemin sur la billetterie. On vend beaucoup au dernier moment. On a passé nettement les 25.000, il faudra faire le reste pendant la compétition", explique Loïc Duroselle, directeur général de la compétition. Un attrait populaire pourrait avoir de belles conséquences pour le volley français, qui souffre de la concurrence des autres sports collectifs: "On est le seul pays au monde à être performant en foot, en rugby, en basket, en handball, en volley. On se bat contre tous ces sports 'co' et on tire la langue", souligne le sélectionneur des Bleus Laurent Tillie. Earvin Ngapeth rêve éveillé: "Je vais prendre l'exemple du foot féminin: elles n'ont pas gagné mais la popularité est montée, il y avait du monde dans les stades, je pense qu'elles ont donné envie à beaucoup de jeunes filles de jouer au foot".
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