Les Bleus ne doivent pas se louper face à la Serbie
L'exploit face à l'Italie, outre la manière avec laquelle il a été conclu, a également dégagé la route de l'équipe de France vers les sommets. Grâce à cette victoire, les Bleus ont potentiellement échangé la Russie contre la Serbie en quarts de finale et la Pologne contre la Bulgarie en demies: un "deal" pour lequel n'importe quelle équipe aurait signé les yeux fermés. La logique respectée, les Serbes ont battu les Estoniens mardi soir en barrage, l'étape que les Français ont enjambé en finissant premiers de leur groupe avec trois victoires, et défier les vainqueurs de la Ligue mondiale pour une place dans le dernier carré.
Championne olympique en 2000 du temps des frères Vladimir et Nikola Grbic, le second étant aujourd'hui sélectionneur, la Serbie reste une nation qui compte dans le volley, mais a baissé d'un cran avec la nouvelle génération. Elle est à la portée des coéquipiers d'Earvin Ngapeth. C'est d'ailleurs contre elle que la France avait conclu son parcours de rêve en juillet à Rio en finale de la "World League", sans lui laisser un set (3-0). C'est l'Italie qui devrait avoir le plaisir de se frotter en quarts aux Russes, tenants du titre et champions olympiques, une équipe de géants terriblement intimidante physiquement, que les Français ne peuvent plus rencontrer avant une éventuelle finale.
Ngapeth monte en puissance
Après l'étape italienne, si tout va bien, le "Team Yavbou" prendra l'avion pour Sofia, théâtre des demi-finales et de la finale. Là encore, le succès renversant sur l'Italie (3-2) a incontestablement dégagé le terrain. Alors qu'ils filaient droit sur la Pologne, championne du monde l'an passé, s'ils avaient fini deuxièmes de leur groupe, les Français pourraient maintenant affronter la Bulgarie. Déjà accrochée deux fois 3 à 2 en poule (par les Tchèques et les Néerlandais), elle est prenable. Encore faudra-t-il d'ailleurs que les hôtes, dont le meilleur joueur est toujours Vladimir Nikolov, le vétéran de 38 ans bien connu du côté de Tours et de Lyon, franchissent les quarts.
Bien sûr, les joueurs de Laurent Tillie se garderont bien de parler de boulevard vers la finale et s'en tiendront au "match après match", une certaine myopie étant le meilleur moyen de ne pas sombrer dans le péché de suffisance. "On est en quarts directement... comme il y a deux ans", a souligné Ngapeth, pour rappeler que l'aventure s'était arrêtée là en 2013. Mais en triomphant des vice-champions d'Europe en titre, ils se sont ménagés le meilleur parcours possible.
Ce cadeau n'est pas tombé du ciel. Ils sont allés le chercher en réussissant un exploit majeur dimanche à Turin face à l'équipe qui faisait figure d'épouvantail, après avoir décroché son billet olympique à la Coupe du monde, le mois dernier au Japon. L'avoir fait après avoir été mené 2 à 0 souligne la force de la conviction qui anime les Bleus. "On n'a pas encore le niveau de la Ligue mondiale, mais ça venir, il faut être patient", a promis Ngapeth. Le meilleur joueur de la dernière Ligue Mondiale, de son propre aveu, monte lui aussi en puissance et il devrait encore tirer ses coéquipiers vers le haut. Jusqu'où ?
Vidéo: La France se prépare sereinement pour son quart
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