Ligue A : Volleyeur professionnel et chef d'entreprise, Julien Lemay est doublement impacté par l'épidémie
"On passe d'une activité intense avec une vie sociale riche à un mode de vie complètement confiné, c'est violent." D'ordinaire, Julien Lemay, n'a pas le temps de s'ennuyer. Sa carrière de volleyeur professionnel au Tourcoing Lille Métropole Volley-ball et son entreprise occupent tout son temps. Souvent jusqu'à 80 heures pas semaine. Mais ça, c'était avant la pandémie de coronavirus. Depuis la mi-mars, le volleyeur de 37 ans est confiné chez lui, lieu où il attend une décision de la Ligue Nationale de Volley qui pourrait annuler le championnat à la demande d'une grande partie des clubs : "Le goût d'inachevé prime. On avait encore la possibilité de se qualifier pour les playoffs. C'est frustrant d'avoir travaillé, fait une année de sacrifice pour rien."
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Renvoyé à la maison par son club, le deuxième meilleur libéro de la Ligue A (en terme de statistiques) aurait pu se consacrer à sa société de location et de vente d'affichage LED. Mais là encore, le Covid-19 fait des siennes. Résultat : l'entreprise Tourquennoise tourne au ralenti : "Le secteur de l'événementiel souffre énormément, il est même complètement cuit." Alors forcément il adapte son activité : "Quand on est chef d'entreprise, il y a toujours quelque chose à faire, de la com ou du démarchage ou des choses que l'on n'a jamais le temps de faire. Mais c'est sûr que niveau chiffre d'affaire c'est autre chose."
"C'est un château de cartes qui s'effondre"
Cette crise sanitaire tombe mal. Comme pour beaucoup d'autres entreprises, les problèmes financiers s'annoncent importants. Et d'autant plus que la fin du printemps est une période cruciale pour la PME de Julien Lemay qui avait décroché des contrats avec une fan zone de l'Euro 2020 en Belgique : "C'est un château de cartes qui s'effondre. C'est un gros moment dans l'année pour nous. Tout dépendra de la durée de la crise, mais je réalise 20-25 % de mon chiffre d'affaire sur les seuls mois de mai-juin."
Même si cette situation difficile risque de s'empirer, le chef d'entreprise est soulagé de ne plus avoir d'employé : "Il y a peu j'avais trois salariés mais on s'est réorganisé. Finalement ça tombe plutôt bien pour la société. Je ne mets personne directement en difficulté sauf peut-être mes fournisseurs mais ils n'ont pas que moi." Côté volley, le Nordiste ne sait pas encore comment le club va s'organiser : "Je n'ai pas encore d'infos mais je pense que l'on va passer en chômage technique ou partiel dans les prochaines semaines."
En attendant Julien Lemay peut compter sur une vague de soutien : "J'ai reçu beaucoup de messages d'encouragement." Peut-être de quoi lui faire passer le temps, qui, ces prochaines semaines risque d'être long.
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