Mory Sidibé, le globe-trotteur qui a la tête aux Bleus
La France, la Turquie, la Belgique, l’Italie, la Slovénie, l’Asie, l’Indonésie, la Chine et désormais Bahreïn, le parcours de Mory Sidibé ressemble à celui d’un aventurier. Le volleyeur français natif de la région parisienne a beaucoup bourlingué. La trajectoire est étonnante, chaotique presque, mais l’homme est serein. Au téléphone, la voix est grave, le rire communicatif, le discours franc. Comment un joueur qui reste sur une victoire en Ligue Mondiale – il n’a pas joué car blessé mais est resté avec le groupe durant la compétition - et en Championnat d’Europe avec l’équipe de France peut atterrir à Al Muharraq, à Bahreïn ? "J’aurai pu rester en Europe, j’avais des propositions, mais ça ne m’allait pas financièrement". Le joueur ne s’en cache pas, la dimension financière a toujours été un critère pour ses choix de carrière. "C’est bien de rester en Europe, mais je n’ai plus 20 ans". Il est fréquent que certains clubs en Italie, en Turquie ne paient pas. "Si tu n’es pas dans le bon club, à la fin de la saison, il te manque la moitié de ton salaire", explique-t-il.
L’utile à l’agréable
Ce besoin de sécurité chez ce père de famille avec trois enfants – une fille de huit ans et deux garçons de quatre et un an – l’a emmené aux quatre coins du globe. En Chine où on peut toucher "le double, voire le triple" de ce qu’on peut toucher en Europe, mais aussi jusqu’à Djakarta ou au Liban où il a fait des extrasaisons. "J’ai toujours aimé voyager", avoue celui qui a quitté la France pour la Turquie à 22 ans. "J’avais envie de voir comment ça se passait ailleurs", avait-il assuré à Je ne pensais pas ne pas être dans la liste de 22 – la liste a été ramenée à 16 joueurs depuis l’interview – j’ai encore le niveau pour être dans le groupe". Contrairement aux footballeurs qui choisissent l’exil dans des championnats exotiques pour finir leur carrière mais tirent un trait sur la sélection nationale – le cas Gignac est le seul contre-exemple – Mory Sidibé ambitionne toujours de gagner avec les Bleus. Ce groupe qu’il connaît par cœur et qu’il devrait retrouver pour le TQO dont la préparation débute le 26 décembre à Tours. "Ca fait quasiment 150 jours qu’on était ensemble cette année. On s’est quitté en octobre, on se retrouve en décembre, souligne-t-il. Tu vois plus tes partenaires que ta famille". Ce TQO, qui doit servir de sésame pour les JO, sera "plus costaud" que l’Euro. Mais après vu tant de pays, ce n’est pas ce court séjour à Berlin (5 au 10 janvier) qui va inquiéter Mory Sidibé. "Personne n’a encore fait les JO dans cette équipe, ça serait quelque chose de fou. Si on n’y est pas, ça serait une contre-performance", prévient-il. Lui, comme les autres, sera prêt. "Je vous laisse, je vais aller en muscu", conclut-il. Pour maintenir la forme…
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