Tours et Cannes prêts à souffrir
Vainqueurs de la compétition en 2005, les Tourangeaux étaient en route lundi pour Belgorod en Russie, un long périple passant par Paris, Copenhague et Moscou pendant lequel les champions de France avaient tout loisir pour méditer sur leur splendeur passée et un peu perdue. Longtemps les clubs français étaient craints, avec notamment les sacres de Tours et du Paris Volley en 2001. Mais la peur diminue d'année en année.
Aller au Final Four, que Tours a encore joué en 2007, "devient très, très compliqué", explique Laurent Tillie, l'entraîneur de Cannes qui ouvre mardi à domicile face à Kazan, autre équipe russe, couronnée en 2008 et qui avec ses Américains Ball et Priddie a tout pour faire des ravages sur la Croisette. "Ca devient très compliqué parce que les meilleurs Français sont à l'étranger et les meilleurs étrangers aussi", continue Tillie, confronté comme ses collègues de Tours, à une réalité économique qui ne joue pas en sa faveur.
"On a l'impression que ce n'est qu'en France que le volley n'intéresse pas les sponsors, déplore-t-il. On savait pour l'Italie et la Russie mais ça bouge aussi en Pologne, en Turquie et même en Allemagne."
Et ça réserve parfois de sacrées surprises. "Au départ on pensait que notre poule était jouable, surtout par rapport à celle de Tours, souligne Tillie. Puis on s'est aperçu que Sofia et Unterhaching (les deux autres clubs dans le groupe de Cannes) ont fait un recrutement conséquent." Comment? Avec de l'argent bien frais. "Le patron du club de Sofia fait des affaires dans l'immobilier en Russie et vient de racheter le club (grec) de Salonique. Il a fait venir des vieux internationaux bulgares et un Cubain qui jouait en Italie. Unterhaching aussi a débloqué les cordons de la bourse pour faire venir des joueurs expérimentés à connotation slovaque. Et du coup, ça devient deux équipes très dangereuses."
Auteur comme Tours d'un excellent début de championnat (4-0), Cannes continue pourtant à y croire et Tillie mise sur "l'inscousciance et l'esprit collectif" de ses joueurs pour jouer "ça à fond et sortir de la poule". Tout juste regrette-t-il d'affronter "si tôt dans la saison" Kazan, entraîné par Vladimir Alekno qui a joué à Cannes entre 1994 et 1996. "C'est un peu trop lourd pour mon équipe en ce moment." Tours pourrait dire la même chose de son premier adversaire mercredi à Belgorod. Mais avec également Trévise et Fenerbahçe dans sa poule, le TVB devra s'accrocher toutes les semaines pour espérer rejoindre les play-offs.
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