Volley : "La France a gagné la Ligue des nations sans Earvin Ngapeth, ce qui montre sa maturité", se félicite l'entraîneur des Bleus Andrea Giani

Les Bleus ont remporté leur quatrième Ligue des nations en dix ans. Une belle performance à trois semaines des Jeux olympiques, mais qui ne fait pas pour autant d'eux les favoris à leur succession à Paris.
Article rédigé par Apolline Merle
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
L'entraîneur de l'équipe de France Andrea Giani lors d'un match amical face aux Pays-Bas, à Orléans, le 18 mai 2024. (MAXPPP)

Une victoire qui tombe à pic. L'équipe de France de volley masculine a remporté, dimanche 30 juin, la Ligue des nations (3-1) face au Japon. Il s'agit du premier titre pour les Bleus depuis leur victoire en Ligue des nations en 2022. Si cette victoire ne fait pas de la France l'une des équipes favorites aux Jeux olympiques de Paris, elle envoie toutefois un signal fort à ses adversaires, qui se tiennent tous dans un mouchoir de poche. Andrea Giani, l'entraîneur italien des Tricolores depuis le printemps 2022, se félicite de ce nouveau trophée, mais reste prudent à trois semaines de l'échéance olympique.

Franceinfo: sport : l'équipe de France a remporté la quatrième Ligue des nations de son histoire, la deuxième avec vous à sa tête. Une victoire qui permet d'engranger de la confiance à trois semaines des Jeux olympiques ?

Andrea Giani : Absolument. Nous avons beaucoup travaillé sur le plan physique, technique et mental, notamment après une année 2023 compliquée, où nous avons perdu beaucoup de matchs et, parfois, notre identité de jeu. Mais cette période a été riche en apprentissage. Nos victoires contre l'Italie [en quarts] et la Pologne [en demies] ont été des bons signaux pour tous les joueurs.

"Car aux JO, sur les 12 équipes engagées, 10 ou 11 d'entre elles peuvent remporter une médaille, tant le niveau est élevé."

Andrea Giani, sélectionneur des Bleus

à franceinfo: sport

À Paris, il faudra être rigoureux dès notre entrée en lice, car nous avons hérité d'une poule équilibrée mais difficile [la poule A avec la Serbie, le Canada, la Slovénie].

Ce titre arrive après une année 2023 mitigée sur le plan des résultats, sans aucun titre pour les Bleus et une quatrième place au championnat d'Europe. Quels changements avez-vous mis en place depuis ?

Cette année, j'ai davantage suivi les joueurs au cours de la saison, dans leur club, afin de planifier au mieux l'année 2024. Nous avons beaucoup travaillé le bloc et le service, où nous commettions trop d'erreurs. Nous avons aussi axé notre attention sur l'attaque. Si l'identité du jeu de la France repose sur son excellente défense, il n'est pas possible de gagner des matchs sans de bonnes attaques et sans agressivité.

C'est pourquoi j'ai aussi demandé aux joueurs de prendre des responsabilités individuelles à l'attaque et au retour. Et je pense qu'aujourd'hui, les progrès sont là. L'équipe de France a gagné la Ligue des nations dimanche, sans l'un des cadres de l'équipe, Earvin Ngapeth [de retour d'une blessure musculaire], ce qui montre bien la maturité de l'équipe. 

Depuis votre arrivée, vous avez aussi dû composer avec une équipe qui est connue pour sa créativité et son instinct de jeu...

Oui, nous devons accepter nos différences avec les autres équipes pour en faire une force. Nous sommes une équipe technique, qui met beaucoup de créativité dans son jeu. Mais pour que cela fonctionne, il faut un équilibre entre créativité et discipline. J'ai donc introduit des règles importantes de discipline, d'exigence et le groupe l'a bien accepté. Si individuellement les joueurs sont exigeants, ils demanderont à l'équipe de l'être également. 

Le calendrier du volley est très dense, encore plus cette année avec les Jeux olympiques en fin de saison. Est-ce compliqué de gérer les états de forme des joueurs dans ce calendrier aussi dense juste avant les JO ? 

Oui, la situation de Barthélémy Chinenyeze en est la preuve [souffrant de tendinites aux genoux], puisque celle-ci a commencé en club. Les clubs utilisent les joueurs sans penser aux sélections nationales et il est difficile d'avoir une communication avec eux. C'est une analyse globale à tous les clubs. Mais ils doivent pourtant trouver des solutions pour préserver les joueurs. Le stage de préparation commence vendredi 5 juillet et nous allons être très attentifs à ce que Barthélémy et Earvin, notamment, puissent retrouver du rythme sans risquer la blessure.

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