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Warner dénonce un "don" d'un million de dollars de Blatter à la Concacaf

Jack Warner, vice-président de la Fifa et président de la Concacaf, suspendu pour la durée d'une enquête de la Fifa sur une fraude électorale présumée, a dénoncé dimanche un "don" d'un millions de dollars du président de la Fifa Joseph Blatter à la Concacaf (Confédération d'Amérique du Nord et centrale). Warner se dit "surpris" et "choqué" et voit dans sa suspension un "abus" de procédure.
Article rédigé par franceinfo
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"Il faut barrer la route à Sepp Blatter", a partagé Jack Warner, allié pendant près de 30 ans du président de la Fédération internationale de football (Fifa). Manifestement furieux d'avoir été suspendu par la commission d'éthique de la Fifa, Jack Warner dit avoir été victime d'une décision inique et il réitère ses accusations selon lesquelles Sepp Blatter aurait proposé un million de dollars aux délégués de la Concacaf, la confédération regroupant les Amériques du Nord et du Centre et les Caraïbes. Sepp Blatter va tenter mercredi de se faire élire pour un quatrième mandat à la tête de la Fifa. Son principal concurrent, le Qatari Mohamed bin Hammam, a jeté l'éponge dimanche en raison d'accusations de tentatives d'achat de voix portées à son encontre, ce dont il se défend. Comme Warner , président de la Concacaf, Bin Hammam a lui aussi été suspendu par la commission d'éthique dimanche tandis que Blatter a été blanchi.

Warner défend Bin Hammam

Secrétaire général de la Concacaf pendant 21 ans sous l'autorité de Jack Warner , Chuck Blazer est à l'origine de la saisie de la commission d'éthique de la Fifa en raison de son rapport au sujet d'une réunion de l'Union de football des Caraïbes à laquelle participaient Warner et Bin Hammam. ;Lors de cette réunion qui a eu lieu en mai, il a pu se produire, selon Blazer, des violations du code de l'éthique de la Fifa, notamment des tentatives de corruption en vue de l'élection du président de la Fédération internationale. "M. Bin Hammam n'a jamais donné le moindre argent aux pays des Caraïbes", affirme Jack Warner, qui contrôle les 35 voix de la Concacaf au Congrès qui élira le président. ,"Bin Hammam a transféré 260.000 dollars pour payer les logements et les billets d'avion, c'est la norme", a-t-il poursuivi. "Si Bin Hammam avait voulu verser des pots de vin, pourquoi alors aurait-il transféré l'argent au lieu de l'amener avec lui?" Jack Warner , également vice-président de la Fifa, a aussi montré à un photographe de Reuters et à des équipes de télévision de Reuters et de Sky Sports ce qu'il a présenté comme un courriel émis par le secrétaire général de la Fifa, Jérôme Valcke, dans lequel ce dernier laisserait entendre à Warner que le Qatar a "acheté" l'organisation de la Coupe du monde 2022. "Je ne vous demande pas de me croire, je ne vous demande pas de m'aimer, je ne demande à personne de manger avec moi, de boire avec moi, de dormir à mes côtés mais bon sang, croyez la vérité quand elle est sous vos yeux", a-t-il dit en tapant sur des pages de courriels.

Warner : "Un tribunal de république bananière"

Selon Jack Warner , qui a lu le courriel en question devant les caméras, Jérôme Valcke a aussi affirmé que Bin Hammam, président de la Confédération asiatique, avait tenté d'acheter l'élection à la présidence de la Fifa. Egalement ministre de Trinité et Tobago, Jack Warner s'en est violemment pris à la commission d'éthique de la Fifa. "Ils savaient à l'avance ce qu'ils allaient décider, ils n'avaient aucune intention d'écouter, ils avaient été sélectionnés pour accomplir une mission et c'est exactement ce qu'ils ont fait", a-t-il dit. "Ces types ont été sélectionnés par Blatter", a-t-il poursuivi. "Un tribunal de république bananière, c'est le terme qui convient." Jack Warner affirme que lors du congrès de la Concacaf en mai à Miami, Sepp Blatter a proposé un million de dollars aux délégués. "(Le président de l'UEFA Michel) Platini s'est fâché car il n'avait pas l'autorisation de la commission des finances pour agir ainsi. Platini lui a dit 'mais tu ne peux pas faire ça'." Jack Warner a été au coeur de nombreux soupçons ces dernières années à la Fifa. Pour les observateurs expérimentés du fonctionnement de la Fédération internationale, Sepp Blatter lui a longtemps laissé carte blanche pour diriger la Concacaf en échange de la certitude de bénéficier des 35 voix de cette confédération régionale chaque fois que c'était nécessaire.

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