Wayne Shelford soupçonnait déjà les Français en 1986
Lors de la "Bataille de Nantes" remportée par l'équipe de France (16-3), le N.8 néo-zélandais "Buck" Shelford avait quitté le terrain après 20 minutes de jeu à peine, quatre dents cassés, le scrotum déchiré et un testicule pendant. Il s'était fait suturer sur le bord du terrain et avait repris le match, avant de sortir définitivement en seconde période, victime d'une commotion cérébrale.
"Quand je suis sorti du tunnel et que je les ai vus, j'ai regardé les yeux des joueurs et leurs yeux ne disaient pas qu'ils allaient disputer un match contre les All Blacks. Leurs yeux disaient qu'ils avaient pris quelque chose et je ne pouvais pas le prouver", s'est rappelé l'ancien capitaine des All Blacks de 1987 à 1990, réputé pour être dur au mal, au micro de Radio New Zealand.
Amphétamines ?
Selon le livre "Rugby à charges, l'enquête choc" (ed. La Martinière) à paraître le 5 mars, la consommation d'amphétamines était courante au sein du XV de France dans les années 1980. L'ouvrage du journaliste Pierre Ballester donne la parole au Dr Jacques Mombet, médecin du XV de France de 1975 à 1995. Selon lui, le match où "cela s'est vu le plus" est le France - Nouvelle-Zélande de Nantes, en 1986.
"Les +Blacks+ se sont rendus compte que leurs adversaires, méconnaissables par rapport à la semaine précédente, étaient chargés", affirme Mombet dans le livre. "Ils ont alors porté discrètement l'affaire devant le Board (l'International Rugby Board, IRB), qui a averti le ministère des Sports, lequel a mis au courant la Fédération (FFR). Je crois que c'est ensuite que l'interdiction des amphétamines a été activée dans le rugby."
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