Surfaces, balles : les tennismen ne sont jamais contents
Ça n'a pas loupé dès le début du tournoi de Bercy...
Dès le début du tournoi de tennis de Paris-Bercy, le 5 novembre, les plaintes des participants ont afflué sur la nature de la surface et la lenteur des balles. Et ce n'est pas près de s'arrêter d'ici à la finale, dimanche 13 novembre.
Une surface trop lente ?
Comme beaucoup de tournois, l'open de Bercy a opté pour une surface plus lente que l'année précédente. Une surface adaptée... aux joueurs maison, surtout Jo-Wilfried Tsonga, qui joue sa qualification pour le Masters. Sur une surface "medium fast", il avait remporté le tournoi en 2008. En revanche, Gaël Monfils et Michaël Llodra, qui s'étaient régalés sur un court plus rapide l'an passé, sont défavorisés. Ça s'est bien vu : Llodra, demi-finaliste en 2010, a été éliminé au premier tour mardi 8 novembre. "C'est impossible de faire un point du fond du court", s'est plaint le Parisien sur Eurosport.
Le problème, c'est que si certains tournois sont facilement catégorisés "lents", comme Valence, ou "rapides", comme Wimbledon, le tournoi de Bercy change chaque année. "Chaque fois qu'on arrive ici, quand on pose le pied par terre, il faut s'attendre à tout", note Andy Roddick, n° 15 mondial.
Pour le moment, l'ATP a demandé - et obtenu - une uniformisation des surfaces entre Bâle, Valence et Paris, toute la séquence de tournois qui précède le Masters. Sachant que le Masters de Londres entend favoriser l'enfant du pays Andy Murray, qui préfère les courts lents, que Paris veut favoriser Jo-Wilfried Tsonga avec un court moyen et que Bâle ne veut pas handicaper Roger Federer en conservant un court rapide, on arrive à une surface intermédiaire qui ne satisfait pleinement personne !
Un tournoi girouette
Cette année, la surface redevient plus lente, mais on ne s'en vante pas trop dans le prospectus officiel (page 7). Normal, si on devait faire l'historique de l'évolution de la surface, ça prendrait beaucoup plus de place.
On avait tenté une surface en dur "fast" pour Bercy 2010. Novak Djokovic a déclaré qu'il n'avait jamais joué sur une surface aussi rapide. L'indice de rapidité de la surface était de 45 contre 38 l'année précédente, explique le site spécialisé We Love Tennis.
Avant ça, on avait rechangé, pour Bercy 2007 : une nouvelle surface pour coller au Masters de Londres, déjà. Un Taraflex plutôt lent, proche de celui du tournoi de Bâle, à en croire 20Minutes.fr.
Il y a eu une époque où ça ne changeait pas si souvent. Jusqu'en 2006, le tournoi de Bercy se joue encore sur moquette, un Taraflex de couleur bordeaux (si, si, ça n'est pas que pour votre salon). Une surface un peu tombée en désuétude, qui fait assez mal aux genoux en cas de glissade et propice aux entorses. Attention les yeux avec ce dérapage du tennisman allemand Michael Stich, à Vienne, en 1995. La moquette a été interdite par l'ATP en 2009, après le passage sur synthétique de la plupart des tournois qui se jouaient sur cette surface.
Les balles, pas adaptées ?
Les balles, c'est le tennisman français Jo-Wilfried Tsonga, qualifié mardi pour les 8es de finale du tournoi de Bercy, qui en parle le mieux, sur RTL. "La surface est bien, mais c'est toujours le même problème, c'est les balles. Le truc, c'est les balles. A part Montréal, tous les tournois que j'ai joués avec, je n'ai pas passé deux tours. C'est rageant de rater des coups qu'on n'a pas l'habitude de rater ailleurs." Le Manceau nuance sur le site de la Fédération française de tennis (article en anglais) qu'après le changement de balles, les choses se sont passées beaucoup mieux.
Michaël Llodra, éliminé d'entrée mardi, a pesté contre la surface, mais en a remis une couche sur les balles. "Les balles sont molles, elles n'avancent pas." Ces balles, critiquées par les amateurs pour leur durée de vie très limitée, sont conçues pour les pros qui s'en servent le temps de neuf ou onze jeux.
De toute façon, les joueurs dénigrent sans arrêt les balles. A croire que c'est leur deuxième passe-temps, après critiquer la surface.
Souvent décrié, régulièrement remis en question dans le calendrier mondial, le tournoi de Bercy devrait changer de directeur l'an prochain. Jean-François Caujolle, qui a su relancer cette compétition auprès du public, céderait sa place à Guy Forget, selon L'Equipe du 9 novembre. Reste à savoir si la politique de changement incessant de surface continuera.
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