Syrie : la nouvelle constitution approuvée par près de 90% des votants
Le référendum a recueilli 89,4% de votes favorables à l'instauration d'une nouvelle constitution, selon les chiffres officiels. Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères, a qualifié le scrutin de "mascarade".
Les résultats du référendum organisé dimanche 26 février en Syrie sont clairs. Le projet de nouvelle Constitution a été largement approuvé par 89,4% des votants, selon le ministre de l'Intérieur. Mais sur 14,58 millions d'inscrits, 8,37 millions se sont rendus aux urnes, soit un taux de participation de 57,4%. Et le scrutin a été largement dénoncé par les opposants au régime, ainsi que par les pays occidentaux. Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères, l'a ainsi qualifié de "mascarade".
"Il y a eu une grande affluence en dépit des menaces proférées dans certaines régions par les groupes terroristes armés et malgré les campagnes d'incitation [au boycott] lancées par des médias perfides pour empêcher les citoyens d'exercer leur droit et nuire à cette opération démocratique qui s'est déroulée en toute liberté et transparence, a commenté Mohammed Ibrahim Al-Chaar, le ministre de l'Intérieur syrien. S'il n'y avait eu des blocages dans certaines régions où sévissent des gens armés, le taux de participation aurait été beaucoup plus important."
Bachar Al-Assad au pouvoir jusqu'en 2028 ?
Visés par ce qualificatif de "terroristes", l'opposition syrienne et les militants pro-démocratie, qui exigent le départ du président Bachar Al-Assad, avaient appelé à boycotter ce scrutin. Malgré les affrontements, notamment à Homs, le pouvoir syrien a maintenu l'organisation de ce référendum. Les pays occidentaux, particulièrement la France et le Royaume-Uni, ont dénoncé cette consultation populaire, estimant qu'elle n'avait aucune crédibilité du fait de la poursuite des violences.
Les Etats-Unis, eux, jugent ce référendum comme étant d'un "cynisme absolu". Pour l'ONU, "la priorité en Syrie doit être de mettre fin à toute violence et ce n'est que dans ces conditions qu'un processus politique répondant aux aspirations des citoyens pourra avoir lieu".
Ce nouveau texte constitutionnel est largement favorable au pouvoir en place : l'article 88 prévoit ainsi que le président ne peut être élu que pour deux septennats, mais l'article 155 précise que ces dispositions ne s'appliqueront qu'à partir de la prochaine présidentielle, prévue en 2014. Cela permet en théorie à Bachar Al-Assad, à la tête de l'Etat depuis 2000, de rester au pouvoir encore seize ans...
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