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CARNET DE BORD. Tour de France 2022 : les Pyrénées et la chaleur, derniers obstacles avant de rejoindre Paris pour Jérémy Lecroq

Le coureur de l'équipe B&B Hotels-KTM participe à son premier Grand Tour sur le Tour de France 2022 et souffre de la chaleur, surtout quand les pourcentages s'élèvent sur la route qui mène à Paris.

Article rédigé par Hortense Leblanc - Propos recueillis par notre envoyée spéciale
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Jérémy Lecroq lors de la douzième étape du Tour de France 2022, le 14 juillet, à l'Alpe d'Huez. (MAXPPP)

Alors qu'il craignait de ne pas arriver dans les délais lors des étapes alpestres, Jérémy Lecroq est toujours engagé sur la route du Tour de France 2022, à l'aube de la troisième et dernière semaine, mardi 19 juillet. Le sprinteur de l'équipe B&B Hotels-KTM revient sur ces étapes de montagne, peu réjouissantes, et se prépare à affronter de nouveaux forts pourcentages dans les Pyrénées, où le peloton va devoir composer avec la chaleur. 

> L'épisode 1 du carnet de bord de Jérémy Lecroq : de la rampe de lancement à Copenhague au retour sur les routes françaises 
> L'épisode 2 du carnet de bord de Jérémy Lecroq : à l’approche des cols et avec la peur de l’inconnu, le plus dur commence

A l'Alpe d'Huez, "pas l'air frais de la montagne"

"Dans l'ensemble, j'ai réussi à bien gérer ces montagnes. Ça n'a pas été facile, j'ai dû me battre, mais ça s'est passé correctement. J'ai réussi à rallier l'arrivée dans les délais à chaque fois, et c'était le plus important. Je termine quand même dans les derniers de chaque étape, mais ça reste la montagne, je ne prends pas de plaisir. Le col où j'ai eu le plus de mal, c'est la Croix-de-Fer. Il n'a vraiment pas été drôle celui-là. J'ai eu un coup de chaud d'entrée de jeu, donc le col m'a paru très très long ensuite. J'ai réussi à être dans le gruppetto avec Caleb Ewan, Dylan Groenewegen et leurs coéquipiers, donc je n'étais pas inquiet pour les délais. Après il a fallu monter l'Alpe d'Huez, je suis monté à mon rythme".

"L'Alpe d'Huez, je n'aimerais pas le refaire. Il y a vraiment une ambiance de folie mais ça fait vraiment, vraiment, beaucoup de monde. Ceux qui sont 'large' pour les délais peuvent en profiter, mais ce n'était pas mon cas. J'étais dans l'esprit de rallier l'arrivée, donc ce n'était pas très drôle comme montée. Et finalement, c'est le public qui décide de la route que l'on emprunte, tellement il y a de monde. S'ils veulent que je fasse plus de virages qu'il n'y en a, et bien je fais plus de virages. J'ai reçu de l'eau ou d'autres choses, on ne sait pas ce que c'est. Il y a des endroits dans la montée où ça ne sentait pas l'air frais de la montagne". 

"Une cocotte-minute sous le casque"

"Entre Le Bourg-d'Oisans et Saint-Etienne, je me suis retrouvé dans l'échappée, ma première sur le Tour de France. Ce n'était pas trop prévu. J'ai voulu aider Alexis Gougeard pour qu'il puisse être à l'avant, et quand je me suis retourné, il n'était plus là. Je me suis dit que j'allais continuer, qu'on verrait bien ce qu'il allait se passer. Mais finalement beaucoup de monde était intéressé par l'échappée donc ça n'a pas duré très longtemps. Moi, de toute façon, je n'étais pas très bien ce jour-là, donc il n'y a pas de regret de ne pas avoir été dans la bonne échappée".

"En course, je n'avais jamais connu une telle chaleur sur le vélo. C'est vraiment insupportable, mais on doit faire avec. Entre coéquipiers, on essaye de s'entraider, d'aller chercher des bidons, que ce ne soit pas toujours les mêmes. Avec la vitesse à laquelle ça roule, et un parcours pas simple, on essaye d'y aller à tour de rôle. Ça fatigue beaucoup plus l'organisme, surtout en fin de deuxième semaine de Tour où il y a aussi de l'usure mentale. Quand on boit un coup, au bout de trente secondes on a encore soif donc c'est vraiment difficile. J'ai dû vider 12 ou 13 bidons et le premier réflexe en arrivant au bus c'est d'aller prendre une douche froide. Et dès mon arrivée à l'hôtel, je vais directement à la cryothérapie."

"Dimanche, il y a eu un peu de déception de ne pas avoir pu participer au sprint. Il y avait beaucoup de fatigue, en plus de la chaleur, donc ça n'a pas aidé. Dans le dernier col, ils ont monté très vite, j'ai tenté de m'accrocher mais ça faisait cocotte-minute sous le casque et je n'ai pas pu suivre. Coup de chaud".

"Pouvoir sprinter sur les Champs-Elysées" 

"On est toujours au complet après trois semaines, depuis le départ pour le Danemark, il n'y a pas tant d'équipes où c'est toujours le cas. Dans l'ensemble, tout le monde s'entend bien. On se connaît depuis un moment, on est mis en chambre avec le coureur avec qui on a le plus d'habitudes. Moi je suis avec Cyril Lemoine, on court les classiques flandriennes ensemble, on a fait des stages ensemble. On en rigole parce que je suis l'un des plus jeunes de l'équipe, et lui est le plus vieux. On s'entend vraiment très bien donc ça se passe très naturellement. On a le même rythme, on est des couche-tard et des lève-tard. Ce matin [lundi], on s'est levés à 10h30. Ensuite on a fait 50 minutes de vélo, uniquement tous les deux. C'est au bon vouloir de chacun et c'était amplement suffisant avec la chaleur. Puis je suis allé chez le coiffeur pour libérer la cafetière parce qu'il fait très chaud. Ensuite j'ai enchaîné avec les soins : ostéopathie, podologue et massage".

"Avant d'aborder les Pyrénées, j'ai peur. Ce sont des cols vraiment durs, complètement différents des Alpes, moins réguliers, en plus il va faire chaud. Puis on a lu que Pogacar avait toujours envie de renverser le général, donc il faut s'attendre à ce que ça soit très intense. Ça risque d'aller vite, et les délais ne vont pas être très larges. Je pense que l'étape Lourdes-Hautacam sera la plus dure, avec le col d'Aubisque. Je ne suis pas non plus au fond du gouffre, les sensations sont plutôt bonnes, donc on verra. Je prends les étapes les unes après les autres. L'objectif, encore une fois, c'est d'être dans les délais pour arriver à Paris et pouvoir sprinter sur les Champs-Elysées."

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