Cet article date de plus de deux ans.

CARNET DE BORD. Tour de France femmes 2022 : les chemins blancs, le défi en bleu-blanc-rouge d'Audrey Cordon-Ragot

La championne de France poursuit son carnet de bord pour franceinfo: sport, avec une étape clé, mercredi, où elle devra protéger sa leader, tout en profitant de l'engouement populaire.

Article rédigé par Adrien Hémard Dohain, franceinfo: sport - De notre envoyé spécial
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La Française Audrey Cordon-Ragot, avec son maillot bleu-blanc-rouge au départ du Tour de France femmes, le 24 juillet 2022. (Fabien BOUBKLA / ASO)

Autour du bus de la Trek-Segafredo, la foule est dense en ce jour de départ de la 4e étape du Tour de France femmes, à Troyes, mercredi 27 juillet. A la sortie du briefing d'équipe du jour, Audrey Cordon-Ragot multiplie les autographes. Le public tricolore (et de nombreux bretons, comme la coureuse) vient soutenir la championne de France, qui prend le temps de saluer tout le monde, avec le sourire. Après trois jours de course, elle fait le point pour franceinfo sport.

"Ca va être le tournant du Tour"

"Je suis vraiment très surprise par tout cet engouement pour ce Tour et mon maillot tricolore. La dernière fois que j'ai vécu quelque chose de comparable, c'était lors des championnats de France, chez moi en Bretagne. Et encore, c'était moins fort. Je n'ai jamais vécu ça, même en Bretagne. Je suis choquée. Dans la côte de Mutigny, je me sentais obligée de pousser sur les pédales, j'étais obligée. Je me sentais vraiment poussée. Il y a beaucoup de monde sur les routes. Je n'aurais pas monté Mutigny aussi vite sans ce public. 

Toute la préparation avant la course est différente, on doit prendre le temps de répondre aux médias, de signer des autographes. On n'a pas l'habitude. On reste plus dans le bus que d'habitude. Il faut savoir prendre un peu de recul, un peu de temps pour soit pour terminer ce Tour de la meilleure des manières. Dans le peloton, c'est plus rapide, il y a beaucoup plus de personnes au bord de la route. C'est nerveux. Nous, on a qu'une semaine, tout le monde veut briller. Personne ne vient pour tomber et rentrer chez soi après trois étapes. J'espère que l'année prochaine ce sera moins fou, mais je ne pense pas. Tout le monde veut être devant parce que c'est le Tour, c'est la plus grande course du monde.

"Les chemins blancs, ça va être le tournant du Tour"

On se rapproche de plus en plus de ce qui se fait chez les hommes, avec des équipes qui se consacrent à leur leader. C'est plus facile de contrôler parce qu'on sait qui on doit surveiller, on connaît les coureuses sur qui il faut avoir un oeil. Je fais ce qu'on me demande de faire : quand il faut durcir la course, j'y vais si j'ai les jambes. Les forces vont diminuer jour après jour, il va falloir être intelligente et attaquer au bon moment. Mais il n'y a pas de raison qu'on n'aille pas chercher ce maillot jaune.

L'étape d'aujourd'hui, avec les chemins blancs, ça fait partie du Tour. On a vu des pavés pour les hommes, on les aura un jour aussi. Pour gagner le Tour, il faut être complet. On l'a vu avec Jonas Vingegaard, il faut savoir tout faire, et ce sera pareil pour nous. C'est pour ça qu'on a une chance. Aujourd'hui, ça va être une folie. Plus qu'un spectacle, ça va être le tournant du Tour. Je ne peux pas vous donner le plan de l'équipe, mais on va jouer notre carte. Il va falloir cravacher autour d'Elisa Longo Borghini pour la protéger au maximum. J'ai déjà dû lui donner mon vélo sur une étape du Giro et sur les Strade Bianche, ça peut se reproduire aujourd'hui. Je suis prête."

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.