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Tour de France femmes 2023 : bain froid et cabine de luminothérapie... Dans les coulisses de la récupération à la FDJ-Suez

La récupération est un élément essentiel pour chaque athlète de haut niveau. Les coureuses ne font pas exception.
Article rédigé par Apolline Merle, franceinfo: sport - De notre envoyée spéciale
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Vittoria Guazzini, coureuse au sein de l'équipe FDJ-Suez, dans le bain froid, après la cinquième étape à Albi (Tarn), le 27 juillet 2023. (APOLLINE MERLE / FRANCEINFO SPORT)

Chaque jour, après l'étape, c'est le même rituel. Celui de la récupération. Une fois la ligne d'arrivée franchie, les coureuses suivent tout un protocole : massages drainants, prise de repas et de boisson adaptés pour se réhydrater et récupérer en énergie, sans oublier le bain froid. Après la cinquième étape du Tour de France, reliant Onet-le-Château (Aveyron) à Albi (Tarn), Grace Brown et Vittoria Guazzini, coureuses au sein de l'équipe FDJ-Suez, se relaient dans le tonneau d'eau glacée, installé sous une tente, devant leur hôtel.

Selon la chaleur extérieure et l'effort produit lors de la journée, la température de l'eau peut varier entre 8 et 14 degrés. À l'issue de la cinquième étape, alors que les 30 degrés ont été franchis, la température du bain ne descendra pas en dessous de 12 degrés. La "baignade" dure 12 minutes et chacune se jette à l'eau plus ou moins facilement. L'Italienne Vittoria Guazzini garde le haut du corps à l'extérieur, tandis que l'Australienne Grace Brown s'immerge complètement. "Le bain froid permet de nous remettre les jambes en place, sourit la championne d'Australie du contre-la-montre en 2022, en ayant juste la tête qui dépasse du tonneau. Et par une journée aussi chaude que celle-ci, il permet aussi de refroidir l'intégralité du corps. Ça m'aide à avoir de meilleures jambes le lendemain."

Les neurosciences au service de la récupération

Surtout, l'équipe française a un petit camion un peu particulier à sa disposition pendant le Tour de France. À l'intérieur, un large fauteuil blanc avec des barres de lumières led, positionnées au-dessus de celui-ci, en forme de soleil. "Il s'agit d'un appareil de neurosciences qui va intégrer plusieurs techniques de relaxation, dont la cohérence cardiaque pour diminuer le rythme cardiaque", décrit Eric Lozaïc, directeur associé de Cryorecup, entreprise prestataire de la FDJ-Suez. 

Le principe ? La coureuse s'allonge sur ce fauteuil, en position "zéro gravité" (alignement de la poitrine avec les genoux), ce qui permet au corps de réduire son rythme cardiaque naturellement. "Elle va ensuite suivre les recommandations qui lui sont données par un programme audio, et les lumières vont lui permettre de commencer à ralentir tout son métabolisme sur le plan cardiaque, de la tension artérielle, et de la concentration", détaille Eric Lozaïc. Les sessions durent entre quinze et ving-cinq minutes.

Ce processus de récupération a plusieurs objectifs : "améliorer le sommeil lent profond, autrement dit la partie du cycle du sommeil où tout se passe en termes de réparation tissulaire et émotionnelle et la diminution du stress", ajoute Eric Lozaïc.

Des profils plus ou moins réceptifs

"La neuro-relaxation est très utile pour les athlètes qui ont beaucoup de pression ou qui ont du mal à gérer leurs émotions, explique Flavien Soenen, directeur de la performance chez FDJ-Suez, depuis l'année dernière. On a des athlètes qui vont apprécier certains systèmes de récupération et moins d'autres. Cela nous permet de personnaliser la récupération pour optimiser leurs chances d'être performantes. Surtout sur une course par étapes comme le Tour."

Et toutes ne sont pas réceptives de la même manière. Grace Brown n'est par exemple pas une adepte. "Je ne suis pas très douée pour ce genre de choses, s'amuse-t-elle. J'essaie de me concentrer, mais je finis par penser à d'autres choses et ça ne marche pas très bien. Mais je sais que cela fonctionne bien avec Cécilie [Uttrup Ludwig] et Vittoria [Guazzini], qui en ressortent très détendues." Ce que confirme la jeune Italienne de 21 ans, qui aurait du mal à s'en passer aujourd'hui. 

"J'ai toujours eu des problèmes pour m'endormir, surtout pendant les courses, car je suis nerveuse, et je réfléchis beaucoup. Et cette cabine m'est très utile, elle me permet de me détendre. J'essaie de le faire autant que possible."

Vittoria Guazzini, coureuse au sein de la FDJ-Suez

à franceinfo: sport

Si la cabine est présente après chaque étape du Tour, les coureuses n'y passent pas pour autant toutes quotidiennement. "Cela prend un peu de temps. Et quand nous avons des transferts un peu longs, et qu'il faut d'abord passer par le massage, le bain, puis encore la cabine, ça fait parfois trop. Les athlètes ont aussi un peu besoin de temps pour elles", souligne le directeur de la performance. 

Surtout, son utilisation est à la volonté des coureuses. "On donne des tendances en fonction des profils, dont on sait que ce serait utile de le faire. Par contre, on ne va pas forcer les coureuses parce que pour que la neuro-relaxation fonctionne, il faut que ça vienne de l'athlète, qu'elle soit convaincue", remarque Flavien Soenen. En parallèle, l'équipe peut aussi s'appuyer sur un système de cryothérapie localisée, utilisée en cas d'inflammation ou d'œdème survenu à la suite d'une chute. Une sorte de pistolet laser diffuse un gaz froid pendant trois minutes top chrono sur la zone à soigner. 

Une location spécialement pour le Tour

Pour l'équipe française, cet investissement à la pointe de la technologie "en vaut la peine". Pour la deuxième année consécutive, la FDJ-Suez loue cette cabine sur le Tour de France, pour "plusieurs milliers d'euros pour la semaine". Des investissements supplémentaires donc, mais nécessaires, selon l'équipe. "On a constaté que les athlètes finissaient très bien le Tour, qu'elles étaient capables de maintenir un niveau de performance assez élevé jusqu'à la fin, et qu'elles récupéraient mieux en fin de Tour de France qu'en début", conclut le directeur de la performance, Flavien Soenen. 

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