Tour de France 2024 : on a suivi les reconnaissances dans le Cantal de la 11e étape, pensée "pour un coup de folie"

À quoi ressemblera le Tour de France 2024 ? Le parcours de la 111e édition est dévoilé mercredi 25 octobre. Un Tour qui mènera le peloton de Florence, en Italie, le samedi 29 juin, pour une arrivée exceptionnellement à Nice, en raison des Jeux olympiques de Paris, trois semaines plus tard, le dimanche 21 juillet. Entre les deux, des étapes de montagne dans les Alpes et les Pyrénées, bien sûr, mais aussi dans le Cantal. Ce sera le cas le mercredi 10 juillet pour une étape qu'a pu reconnaître franceinfo, en avant-première. Un parcours long de 211 kilomètres qui s'annonce spectaculaire.

"C’est vrai que dans le Cantal, il y a de l’espace, on respire bien... mais pour les coureurs, cela reste un défi, souligne d’entrée Thierry Gouvenou, Monsieur parcours du Tour de France. Ce ne sont pas les cols les plus connus mais quand on passe les 10%, cela devient difficile." Une étape, promet encore Thierry Gouvenou, réservée aux "super-grimpeurs" avec 50 derniers kilomètres de pentes raides et au total, pas moins de 4 350 mètres de dénivelé positif, l’un des plus forts dénivelés du Tour 2024. Une étape qui illustre bien la volonté des organisateurs de multiplier les attaques entre favoris et pas seulement d'attendre la dernière offensive en haute altitude pour creuser les écarts. Une étape pour un "coup de folie", selon le patron du Tour Christian Prudhomme, "avec des routes parfois étroites, toujours sinueuses pendant une centaine de kilomètres avant d’arriver au pied du Puy-Mary avec tout de suite des pentes très, très raides. Ce sont les pentes raides qui permettent aujourd’hui aux grands champions de s’extraire du peloton. Là, il y a des pistes d’envol à 50, 40, 30, 20 km de l’arrivée et j’espère qu’ils sauront s’en servir."

Une étape spectaculaire également pour le décor de carte postale proposé, avec une vue panoramique sur le Massif Central, les volcans d’Auvergne et les montagnes à vaches du Cantal. Et quand vous êtes un territoire enclavé de 145 000 habitants, il n’y a "pas plus belle vitrine que le Tour de France, c’est le meilleur événement sportif pour mettre en avant son territoire et ses qualités", explique Bruno Faure, le président du Conseil départemental du Cantal. D’autant plus que le département joue à fond la carte des activités en plein air pour développer le tourisme : "Avec le Tour de France, on dit : 'venez chez nous faire du vélo !'"

Col de Néronne, 1 242 mètres d’altitude

Un col qui n’est pas inconnu du peloton du Tour de France, il a déjà été emprunté en 2020, lors de l’étape qui menait au Puy-Mary. En 2024, le Tour de France empruntera son versant le plus pentu avec des portions à 12-13%, "un endroit pour faire une première sélections entre les leaders", indique Thierry Gouvenou, le responsable du tracé du Tour de France.

Pas de Peyrol, 1 589 mètres d’altitude

Une montée très dure (5,4 km à 8,1% de moyenne), bien connue des amateurs de vélo, par laquelle le Tour est déjà passée à plusieurs reprises. La dernière fois, c’était il y a trois ans seulement, avec une arrivée de la 13e étape du Tour en 2020 et la victoire de Daniel Martinez.

La partie à surveiller tout particulièrement ? Les deux derniers kilomètres, décrit Thierry Gouvenou, "propices aux attaques, avec des pourcentages très élevés". Pourquoi pas le départ d’un puncheur-grimpeur qui raffole de ce genre d’étape, dans un décor à couper le souffle : "Ici, on est en haut de la montagne, on domine, avec des falaises sur les côtés qui soulignent la pente. On voit bien que ces volcans ont vécu, qu’ils ont été érodés année après année et c’est beau", ajoute le responsable du tracé du Tour de France

Arrivée au Lioran, à 1242 mètres d’altitude :

La station de ski du Cantal accueillera le Tour de France pour la troisième fois de son histoire. Les deux premières fois, elle a consacré un nouveau maillot jaune : les Belges Eddy Merckx, en 1975, et Greg Van Avermaet, en 2016.