Tour de France 2024 : un duel Pogacar-Vingegaard, un parcours historique, des Français ambitieux... Ce qu'il faut savoir sur la Grande Boucle

La 111e édition du Tour de France sera marquée par plusieurs premières au fil de son parcours, un plateau de favoris à la densité presque inédite et les débuts de plusieurs grands espoirs du cyclisme français.
Article rédigé par Mateo Calabrese
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard sur le podium de la 19e étape du Tour de France 2023, le 21 juillet 2023 à Poligny (Jura). (AFP)

Le Tour de France rompt avec la tradition. L'édition 2024 de la Grande Boucle (du 29 juin au 21 juillet) est déjà historique, avec une première arrivée hors d'Île-de-France, à Nice, et un premier départ d'Italie, à Florence. Pour honorer ce parcours montagneux dès la première semaine, une dizaine de grimpeurs de classe mondiale se présente au départ, constituant l'un des plateaux de prétendants au podium les plus relevés de l'ère moderne. Les inscrits sur la liste de départ ne pèsent pas moins de 16 victoires finales cumulées en Grand Tour, un record depuis au moins 40 ans (à égalité avec 2016).

Primoz Roglic (Bora-Hansgrohe) et Remco Evenepoel (Soudal-Quickstep) espèrent mieux qu'un rôle d'arbitre dans le duel annoncé entre Jonas Vingegaard (Visma-Lease a bike) et Tadej Pogacar (UAE Team Emirates), et les Français devraient se concentrer sur les victoires d'étape pour exister dans un Tour de France déjà singulier.

Vingegaard contre Pogacar, acte 4

Pour la quatrième année de rang, le Danois et le Slovène se sont donné rendez-vous sur le Tour de France. Le double vainqueur sortant, Jonas Vingegaard, revient tout juste d'une longue convalescence après une lourde chute début avril sur le Tour du Pays basque (pneumothorax, fractures de la clavicule et de plusieurs côtes). Il n'a plus couru depuis. Tadej Pogacar, de son côté, a survolé le Giro pour sa première participation et vise un ambitieux doublé, plus réalisé depuis celui du Pirate, Marco Pantani, en 1998.

Marco Pantani célèbre sa victoire sur le Tour de France 1998 avec ses coéquipiers de l'équipe Mercatone Uno, sur les Champs-Elysées (Paris) le 2 août 1998. (JOEL SAGET / AFP)

UAE Team Emirates a mis toutes les chances de son côté en alignant trois équipiers de luxe, eux-mêmes capables de prétendre au podium du classement général : Adam Yates (3e du Tour de France 2023), Joao Almeida (3e du Giro 2023) et Juan Ayuso (3e de la Vuelta 2022).

La Visma-Lease a bike arrive au contraire amputée de Steven Kruijswijk et Dylan Van Baarle, tombés sur le Critérium du Dauphiné. Jonas Vingegaard a surtout perdu son fidèle lieutenant Sepp Kuss (Covid), vainqueur de la Vuelta 2023 et qui était présent lors des sept grands tours remportés par la formation néerlandaise depuis 2019. Ses principaux soutiens en montagne devraient être Wout van Aert et Matteo Jorgenson (vainqueur du Paris-Nice 2024).

Une densité d'outsiders impressionnante

La liste des prétendants au podium du Tour de France a rarement été aussi longue. Primoz Roglic s'avance d'abord comme l'outsider numéro un. Le triple vainqueur de la Vuelta, qui a conquis le Giro en 2023, a rejoint la formation Bora-Hansgrohe pour tenter de compléter le triptyque des Grands Tours. 

L'ancien champion du monde Remco Evenepoel, vainqueur de la Vuelta 2022, a déçu sur les courses de trois semaines l'année dernière mais demeure un candidat crédible pour sa première participation. Plus jeune encore que le Belge, Carlos Rodriguez (23 ans) pourrait faire mieux que sa 5e place en 2023. Viennent ensuite ceux qui se contenteraient d'un top 5 au classement général : Enric Mas, Felix Gall, Simon Yates...

Chaque outsider arrive entouré d'équipiers capables de le suppléer pour assurer une excellente place au classement général : Remco Evenepoel pourra compter sur l'expérimenté Mikel Landa, Primoz Roglic s'appuiera sur les très fiables Aleksandr Vlasov et Jai Hindley, Carlos Rodriguez aura le soutien des anciens vainqueurs du Tour de France, Egan Bernal et Geraint Thomas.

Un parcours historique

C'est une année de premières. Outre la première arrivée finale du Tour hors d'Île-de-France, la Grande Boucle part pour la première fois d'Italie. Après le grand départ de Florence et deux étapes extrêmement accidentées, puis un passage en haute altitude par le col du Galibier dès le retour en France pour l'étape 4, le peloton connaîtra quelques journées plus tranquilles dans le centre de l'Hexagone. Un contre-la-montre et une étape jonchée de chemins blancs autour de Troyes devraient faire des écarts avant d'attaquer les Pyrénées en dernière semaine.

Le parcours du Tour de France 2024

Les organisateurs ont profité des Jeux olympiques de Paris 2024, et de l'impossibilité de maintenir l'arrivée finale dans la capitale, pour offrir un dernier week-end qui s'annonce renversant. Au lendemain de l'arrivée au sommet d'Isola 2000, vendredi 19 juillet, l'avant-dernière étape sera jugée au col de la Couillole après quatre ascensions successives, avant un contre-la-montre vallonné dans la région niçoise en guise de bouquet final.

 La jeunesse française veut s'affirmer

Un seul Tricolore pourrait viser le classement général. David Gaudu, 4e en 2022 et 9e en 2023, est toutefois en méforme depuis le début de la saison et a vu sa préparation perturbée par le Covid-19. Sa formation comptera sur les néophytes Lenny Martinez (20 ans) et Romain Grégoire (21 ans) pour décrocher une victoire d'étape sur les profils accidentés. Le tout nouveau champion de France Paul Lapeira (24 ans) pourrait aussi lever les bras en échappée pour sa première Grande Boucle, comme Kévin Vauquelin (23 ans) et Axel Laurance (23 ans).

Romain Bardet, récent 9e du Giro, ambitionne de gagner une étape sur son dernier Tour de France. Comme lui, de nombreux habitués auront leur carte à jouer : Warren Barguil, Guillaume Martin, Bryan Coquard ou encore Valentin Madouas. Au contraire sans doute de Christophe Laporte et Pavel Sivakov, qui seront respectivement au soutien de Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar.

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