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Reportage Tour de France 2022 : on a grimpé la Super Planche des Belles Filles avec Thibaut Pinot

Pour la première arrivée au sommet du Tour 2022, les coureurs vont affronter la Super Planche des Belles Filles, ce vendredi, lors de la 7e étape. Le sommet des Vosges est le "jardin" du Français Thibaut Pinot, qui l'a grimpé et commenté, pour franceinfo.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Lechevestrier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Thibaut Pinot l'avoue : "En Franche-Comté, les entraînements sont parfois difficiles. Mais j'ai besoin aussi de souffrir à l'entraînement (...) pour prendre du plaisir ensuite quand il va faire beau." (FANNY LECHEVESTRIER / RADIO FRANCE)

"C'est la plus belle vue du monde", sourit Thibaut Pinot, qui n'a pas l'air de se lasser de ce point de vue à 360 degrés, majestueux au sommet de la Super Planche des Belles Filles, qui tient son nom d'une triste légende de la guerre de Trente Ans, quand des jeunes filles d'un village voisin se suicidaient du haut du sommet afin d'échapper aux mercenaires suédois.

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Mais avant de pouvoir en profiter du panorama, synonyme de ligne d'arrivée pour cette septième étape du Tour de France 2022, entre Tomblaine, en Meurthe-et-Moselle et le sommet, les coureurs vont devoir affronter 7000 mètres de montée irrégulière, qui casse les reins.

Tout commence au kilomètre 169 - sur les 176 de l'étape du jour -, à Plancher-les-Mines, au pied de la Planche. Et pas la peine de compter sur un moment de répit, prévient Thibaut Pinot : ça grimpe sec d'entrée. "On arrive au pied de la Planche à plus de 50 km à l'heure et ça fait déjà très mal..., souffle le coureur de la Groupama-FDJ. Ici, ça ne pardonne pas parce que le pied part très vite et la première rampe est terrible. Au bout d'un kilomètre, déjà, on est plus que 30 ou 40 coureurs. On sait tout de suite si on est bien ou pas", rigole-t-il.

Thibaut Pinot est devenu le coureur cycliste français qui ne laisse personne indifférent, l'un des rares à avoir un fan-club sur les réseaux sociaux, et surtout ici, chez lui, à la Planche des Belles Filles, en Haute-Saône. (FANNY LECHEVESTRIER / RADIO FRANCE)

"Tout de suite, on voit qui est dans le match ou pas"

Et pourtant : c'est loin d'être la partie la plus difficile de l'ascension. Car cette Super Planche, ce sont mille mètres supplémentaires, non-goudronnés : un chemin de terre devenu mythique, avec une pente à 24% sur ses 100 derniers mètres, à vous laisser scotcher dans les gravillons. "Il faut être à 100%. Cette montée est tellement irrégulière, ça fait vraiment mal, ça ne permet pas de faire le fou au milieu de la Planche parce qu'on sait qu'on peut le payer sur les deux murs d'arrivée. Quoi qu'il arrive, je pense que Pogacar, tout lui correspond ! Ce n'est pas ça qui va lui faire peur. C'est quand même assez révélateur cette montée : on ne peut pas se cacher. Tout de suite, on voit qui est dans le match ou pas", prédit le Franc-Comtois.

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Mais Thibaut Pinot a un atout unique dans sa poche : une colonie de fans, déjà installée dans la montée, t-shirt à son effigie sur le dos, chanson à sa gloire. Sur le bitume, son nom est d'ailleurs inscrit, parfois même gravé. 

"C'est le premier frisson ici. S'il y a une étape à gagner sur le Tour, un jour, c'est celle-ci. J'ai gagné dans des lieux mythiques, comme le Tourmalet ou l'Alpe d'Huez, mais une victoire, ici, elle serait encore plus forte", confie-t-il. Et le jour de la Saint-Thibaut, ce 8 juillet 2022, on se dit que l'histoire serait belle.

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