: Témoignage "C'est un Tour de France très dur" : Anthony Turgis, le dernier Français du général, veut "s’accrocher"
Il est la lanterne (bleu, blanc) rouge de cette Grande Boucle. Anthony Turgis est le dernier Français du classement général : il pointe à la 146e place (sur 152), à plus de trois heures et demi du maillot jaune.
C’est jour de repos, lundi 18 juillet sur le Tour de France, le dernier avant les Pyrénées, dès mardi, et l’arrivée sur les Champs-Elysées, dimanche. Et forcément, cela va faire du bien aux organismes, après deux semaines d’un Tour éreintant, notamment pour un coureur en particulier : le Français Anthony Turgis, le dernier du classement général, 146e à 3h35'12'' du maillot jaune. Il devance six autres compagnons d'infortune, Christophe Juul Jensen, Amund Grondahl Jansen, Albert Torres Barcelo, Frederik Frison, Reinard Janse Van Rensburg et, enfin, Caleb Ewan, le 152e et dernier coureur encore en lice dans cette Grande Boucle.
Un statut à part, peu enviable et impossible de se la jouer discret : "On regarde toujours le dernier Français, explique Anthony Turgis. On prend le journal, les noms Français sont en gras, on voit très bien qui est dernier."
Anthony Turgis garde le sourire, mais il vit un tour galère. Premier gadin dès le deuxième jour sur le grand pont au Danemark. Le deuxième sur les pavés du Nord. Le corps est meurtri, mais il serre les dents. "C'est un Tour de France très dur, explique le coureur cycliste. J'ai toujours mal, même dans les gestes du quotidien. Il suffit que je m'étende un peu et je sens que ça me tire sur le coté des abdos... Certes, ce n'est pas évident. Je m'accroche."
Le chouchou du public français
Bien sûr, à 28 ans, le coureur d'Ile-de-France a songé à abandonner. Les journées sont parfois très longues, mais sur le bord des routes, il est un peu devenu le "Ghislain Lambert" de ce Tour, ce cycliste rêveur porté par Benoît Poelvoorde au cinéma. Il y a encore quelques semaines, le public n'avait d'yeux que pour son leader, Peter Sagan. Mais ça, c'était avant. "C'est surprenant, explique Anthony Turgis. Sur mes premières courses début de saison, j'entendais les trois quarts du public crier 'Allez Peter !'. Là, je peux dire que c'est du 50-50, mais on se rapproche quand même pas mal !"
"Je suis un peu déçu que ce soit à cause de ça. Mais d'un autre côté, ça fait toujours plaisir d'être supporté par le public français. J'espère qu'ils vont continuer, et même quand je ne serai plus dernier."
Anthony Turgis, coureur cyclisteà franceinfo
Et qui sait ? Après une bonne journée de repos, Anthony, le puncheur, va peut-être se sentir pousser des ailes et prendre l'échappée dès mardi entre Carcassonne et Foix.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.