Tour de France 2021 : Tadej Pogacar, roi sans rival
Le vainqueur du Tour de France 2020 semble intouchable sur la Grande Boucle.
La Slovénie n'est pas à l'Euro 2021, mais cela ne l'empêchera pas de passer un superbe été. Pour la première arrivée du Tour de France 2021 dans les Alpes, samedi 3 juillet à l'occasion de la 8e étape, Tadej Pogacar a écrasé ses adversaires. Nouveau maillot jaune, le vainqueur sortant est lancé pour s'offrir un doublé sur la Grande Boucle.
Après la révélation, la confirmation
Son premier sacre avait tout d'une surprise, arrachée lors de la 20e étape au terme d'un contre-la-montre désormais dans l'histoire. Stratosphérique dans la Planche des Belles Filles, Tadej Pogacar avait privé son compatriote Primoz Roglic d'un succès annoncé. Un an plus tard, la surprise n'est plus. À 22 ans, le coureur d'UAE Emirates semble planer au-dessus du peloton. Sa saison avait déjà confirmé son nouveau statut, avec Tirreno-Adriatico et Liège-Bastogne-Liège à son tableau de chasse.
Sur le Tour de France, forcément son objectif principal, il a de nouveau frappé fort. En dominant les spécialistes du contre-la-montre mercredi à Laval, puis les grimpeurs ce samedi dans les Alpes. Attendre la dernière difficulté de la journée, le col de la Colombière, pour gratter de précieuses secondes ? Très peu pour lui. Cinquième du général au départ, Pogacar l'a joué au ressenti.
"J'ai décidé pendant l'étape de prendre mes responsabilités, a expliqué le Slovène après la course. J'ai dit 'Allez, il faut foncer'. J'ai vu que les autres, notamment Ineos, n'étaient pas au mieux." Une "petite revanche" après une journée de vendredi passée sous étroite surveillance des autres équipes. "Tout le monde roulait contre nous" a souligné Pogacar.
Leader au départ, Mathieu van der Poel (Alpecin-Fenix) savait ses jours en jaune comptés à l'approche de la haute montagne, où il ne peut pas suivre le rythme des meilleurs. Sa défaillance a été le signal de départ pour Pogacar. Dans l'arène, la première banderille tue rarement la bête. Ici, l'attaque du maillot blanc a mis à terre tous ses adversaires. Seul Richard Carapaz (Ineos-Grenadiers) a pu suivre, sur une centaine de mètres, avant une nouvelle accélération du Slovène. Lancé, Pogacar a ensuite remonté plus de cinq minutes de retard sur les échappés. Dylan Teuns, vainqueur du jour, a tremblé jusqu'au bout.
Des écarts déjà immenses au classement
"Je ne sais pas si j'ai assommé le Tour, je ne pense pas, a tempéré Pogacar. J'ai fait de mon mieux et ça a été une très bonne journée pour moi. Je me sentais bien mieux qu'hier, tactiquement cela s'est bien mieux passé aussi. Hier, tout le monde m'attendait au tournant. Aujourd'hui, j'étais appliqué. J'ai montré qu'on était une équipe forte et qu'on pouvait se battre pour le jaune."
Au classement, un gouffre s'est déjà ouvert. Wout Van Aert (Jumbo-Visma), 2e du général ce matin, a bien résisté pour rester à moins de deux minutes (+1'48). Mais en haute montagne, le duel avec Pogacar est perdu d'avance. Derrière, les autres prétendants semblent déjà minuscules dans le rétro. Alexey Lutsenko (3e, Astana-Premier Tech) pointe à 4 minutes et 38 secondes, huit secondes devant Rigoberto Uran (4e, EF-Nippo). Jonas Vingegaard (5e, Jumbo-Visma), Richard Carapaz (6e), Wilco Kelderman (7e, Bora-Hansgrohe) et Enric Mas (8e, Deceuninck Quick-Step) sont à plus de cinq minutes.
Il faudra éviter les chutes
L'inévitable n'existe pas sur le Tour de France. La chute, la pénalité, la disqualification, la fringale, la journée noire... Les aléas sont nombreux et peuvent frapper n'importe qui, n'importe quand. Il faudra au moins ça pour empêcher Pogacar de monter à nouveau sur la plus haute marche du podium à Paris.
"J'ai aussi mes faiblesses, a-t-il assuré. Je me sens dans la forme de ma vie, mais nous allons voir dans les prochains jours si j'ai des moments de faiblesse." Comme pour rappeler son humanité après une nouvelle performance d'extraterrestre.
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