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Tour de France 2021 : Tim Merlier remporte la 3e étape à Pontivy au terme d'un final chaotique, Mathieu van der Poel reste en jaune

Le premier sprint massif de la Grande Boucle a été remporté lundi par le Belge Tim Merlier, dans les rues de Pontivy (Morbihan).

Article rédigé par Xavier Richard, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Tim Merlier (Alpecin Fenix) a remporté la 3e étape du Tour de France au sprint, lundi 28 juin 2021. (BENOIT TESSIER / AFP)

Après le show des artificiers Alaphilippe et van der Poel, Tim Merlier a pris le relais en remportant au sprint la 3e étape du Tour de France, lundi 28 juin, entre Lorient et Pontivy (182,9 km). Parfaitement lancé par son train, le Belge de l'équipe Alpecin-Fenix a pris le meilleur sur son coéquipier Jasper Philipsen et Nacer Bouhanni. Mathieu van der Poel a passé son premier jour en jaune sans encombre. 

Tim Merlier remporte la 3e étape, le sprint perturbé par une lourde chute d'Ewan et Sagan
Tim Merlier remporte la 3e étape, le sprint perturbé par une lourde chute d'Ewan et Sagan Tim Merlier remporte la 3e étape, le sprint perturbé par une lourde chute d'Ewan et Sagan

Scénario sans suspense mais pas sans heurts, la Grande Boucle continue d’avancer et de broyer ses acteurs, quel que soit leur statut. Cette étape de transition n’a pas échappé au tambour de la lessiveuse du Tour. Principales victimes du jour, Primoz Roglic, deuxième l'an passé, et Geraint Thomas, vainqueur en 2018. L'aîné des Slovènes a chuté en fin d'étape et a perdu de précieuses secondes sur les autres favoris, le Gallois a lui goûté du bitume en milieu de course. Asphalte amer pour l’ancien vainqueur de la Grande Boucle, victime d’une luxation de l’épaule et déjà fragilisé avant même le début des grandes manœuvres.

Ineos et Jumbo dans la lessiveuse

Chaque jour, la course se charge de réduire les leaders chez Ineos Grenadiers. Un essorage, dont avait été victime Richie Porte samedi, qui va simplifier le travail du manager de l’équipe britannique Dave Brailsford même s’il aurait sûrement préféré faire sa lessive en famille. L’enfer, ce n’est pas que chez les autres. Dans sa chute, Thomas a entrainé le Néerlandais Robert Gesink (Jumbo Visma). Si le Gallois a pu réintégrer le peloton en serrant les dents, le lieutenant de Primoz Roglic n’a pas eu cette chance. Un premier coup dur pour le Slovène avant d’être lui-même pris dans une gamelle à dix bornes de l’arrivée. Un peu froissé, l’un des favoris du Tour a lâché 1'21'' sur le vainqueur à l’arrivée. Le contre-la-montre de mercredi à Laval vaudra déjà très cher pour Roglic face à son compatriote Pogacar, retardé dans le final mais arrivé presqu'une minute plus tôt sur la ligne.  

Primoz Roglic à terre à 10 kilomètres de l'arrivée !
Primoz Roglic à terre à 10 kilomètres de l'arrivée ! Primoz Roglic à terre à 10 kilomètres de l'arrivée !

Jusqu’au final nerveux aux alentours de Pontivy, c’est peu dire que le peloton, encore marqué par les deux énormes chutes de la première étape, avait pourtant mis la pédale douce. Tout s’est goupillé comme prévu avec une échappée formée dès le kilomètre zéro à l’initiative du maillot à pois par procuration Ide Schelling, suivi comme son ombre par les Men in Glaz de la B&B Hôtels P/B KTM Cyril Barthe et Maxime Chevalier, le Belge de Cofidis Jelle Wallays et le Suisse d’AG2R-Citroën Michael Schär. Les fuyards n’ont pas bataillé pour prendre leurs distances avec le peloton. Jamais ils ne se berceront d’illusions avec leur 2’30’’ d’avance maximum, un matelas beaucoup trop mince pour s’endormir sur la route et gérer son effort.

Démare et Ewan à terre, Merlier ouvre son compteur

Sa tunique de grimpeur assurée jusqu’au Creusot après le point pris dans la côte de Cadoudal, Schelling a laissé ses compagnons d’infortune s’échiner à retarder l’échéance. Formé au VCP Loudéac situé à proximité de l’arrivée, Chevalier et ses acolytes ont cédé sous la banderole des cinq kilomètres. A l’heure où les fauves sortent du bois. Là aussi, le rituel est connu. Une chasse en meute, clan contre clan. Une lutte de placement pour déposer son plus féroce carnassier. Mais il faut croire que cette journée bestiale ne pouvait pas se terminer sans un nouveau final à tomber par terre. Alors que Roglic s’était mis tout seul au tas, une poignée de coureurs ont filé tout droit dans un virage rapide. Une vraie hécatombe qui s'est teminée à l’avant avec l’accrochage entre Caleb Ewan et Peter Sagan où l’Australien n’était pas innocent.

"On savait que le final était dangereux, a dénoncé Tim Declercq (Deceuninck-Quick Step) sur la chaîne belge Sporza en écho aux propos du manager de Groupama-FDJ Marc Madiot, très remonté face à ces chutes à répétitions qui nuisent aux coureurs et donnent une mauvaise image du cyclisme. L'association des coureurs (CPA) avait même demandé la neutralisation des temps pour le classement général à 5 kilomètres de l'arrivée.

Marc Madiot : "Si on ne change rien un jour nous aurons des morts"
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L'un des seuls à sortir du chaos a été Tim Merlier. Parfaitement lancé par son équipe, y compris par le maillot jaune Mathieu van der Poel, le Belge s’est imposé assez facilement devant son coéquipier Philipsen et Nacer Bouhanni qu’on n’avait pas vu aussi bien placé sur un sprint du Tour depuis bien longtemps.

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