Tour de France 2022 : Magnus Cort Nielsen, le panache enfin récompensé
Porteur du maillot à pois durant toute la première semaine du Tour de France, Magnus Cort Nielsen a vu son panache récompensé par une victoire d’étape, mardi, à Megève.
Quelques mètres après la ligne d'arrivée, il s'est effondré avant de rester plusieurs secondes au sol pour reprendre ses esprits. Décroché à de nombreuses reprises sur les attaques d'autres coureurs échappés, lors de la dixième étape du Tour de France, mardi 12 juillet, Magnus Cort Nielsen a puisé dans ses dernières forces pour propulser son vélo en premier sur la ligne d'arrivée à Megève. Une victoire d'étape qui vient concrétiser un début de Tour au-delà des espérances du coureur danois, longtemps porteur du maillot de meilleur grimpeur.
À peine débarrassé du maillot à pois, désormais porté par Simon Geschke (Cofidis), Magnus Cort Nielsen était bien décidé à se faire de nouveau remarquer, mardi, entre Morzine et Megève. Le Danois s'est échappé parmi un groupe de 25 coureurs et a encore fait grimper son compteur de kilomètres passés à l'avant depuis le début du Tour, atteignant presque les 600 bornes.
Délesté du maillot distinctif, le coureur de l'équipe EF Education-Easypost visait une victoire d'étape. "Quand on n'a plus le maillot à pois, c'est plus facile de partir en échappée, parce qu'il n'y a plus de coureurs à vos trousses qui se battent pour le porter. On a changé de tactique et l'objectif était de gagner, ça paye déjà aujourd'hui", s'est-il réjoui à l'issue de la course.
Pourtant, les spectateurs ont longtemps cru qu'un autre coureur au maillot rose l'emporterait au sommet de l'altiport de Megève, puisque son coéquipier, Alberto Bettiol, a roulé un long moment en tête, jusqu'à une dizaine de kilomètres de l'arrivée. Plus loin dans le groupe de poursuivants, le Danois n'a pas connu une journée facile.
"Alberto a fait un super travail. Moi j'ai parfois perdu la roue des autres, mais heureusement, la montée n'était pas trop pentue. J'ai parfois été largué, mais j'ai pu me relancer à chaque fois, j'étais à la limite. Sur le final, j'ai fait parler mon courage et mon mental", a-t-il réagi au micro de France Télévisions après son passage sur le podium.
Le baroudeur des grands tours
Après seulement dix étapes parcourues, ce Tour de France a déjà tout d'une réussite pour Magnus Cort Nielsen. Intenable depuis le départ sur ses terres, le coureur danois se fait remarquer par son panache et est devenu l'une des nouvelles coqueluches des fans. Peut-être moins connu que ses compatriotes Mads Pedersen, champion du monde en 2019, ou Jonas Vingegaard, deuxième du Tour l'année dernière, il n'est pourtant pas un anonyme au sein du peloton. Coureur polyvalent, puncheur, avec des qualités indéniables de sprinteur qui lui permettent de l'emporter sur des petits groupes, il s'est déjà imposé à six reprises sur des étapes de la Vuelta, dont trois en 2021, et comptait déjà une étape du Tour de France à son palmarès, avec un succès entre Millau et Carcassonne en 2018.
Amateur de parcours accidentés et de côtes aux pourcentages modérés, le Danois moustachu a certainement fait parler cette expérience mardi, pour devancer Nick Schultz au sprint. "C'était presque parfait, mais on sait que Magnus Cort a déjà gagné des étapes sur des grands tours. Il a juste été meilleur que moi", reconnaissait le malheureux coureur australien à l'arrivée.
Parmi les hommes les plus en vue de ce début de Grande Boucle, le Danois vient ainsi conclure de la meilleure des manières une première partie de Tour parfaite. Son palmarès s'étoffe également d'une huitième étape de grands tours en neuf participations. De quoi faire de lui un coureur remarquable et remarqué. Avec ou sans le maillot à pois.
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