Tour de France 2023 : l'Espagnol Ion Izagirre vainqueur en solitaire au terme d'une 12e étape spectaculaire, Thibaut Pinot reprend 3 minutes aux favoris

Il a poursuivi son effort jusqu'au bout. Parti à 31 kilomètres de l'arrivée, l'Espagnol Ion Izagirre (Cofidis) a remporté une 12e étape du Tour de France très animée, jeudi 13 juillet, entre Roanne et Belleville-en-Beaujolais. Le coureur de 34 ans s'est extirpé du groupe de tête, où figuraient pourtant Matteo Jorgenson (Movistar) et Thibaut Pinot (Groupama-FDJ) dans le col de la Croix Rosier, avant de l'emporter en solitaire. Déjà victorieux sur le Tour en 2016 à Morzine, le Basque a glané le deuxième succès de l'équipe française Cofidis sur cette édition, après celui de Victor Lafay à Saint-Sébastien.

Il est de ces disettes que l’on ne cesse de vous rabâcher à mesure qu’elles s’allongent, jusqu'à vous polluer l'esprit. En la matière, Ion Izagirre a dû entendre son lot de railleries face à deux séries noires qui auraient pu l'inhiber sur ce Tour. Au départ de son Pays basque natal, sa formation Cofidis s’avançait sans la moindre victoire depuis 15 ans et le dernier succès espagnol sur la Grande Boucle remontait à 2018. Mais ces séries sont faites pour être brisées. Les victoires de son coéquipier Victor Lafay (2e étape), puis de son compatriote Pello Bilbao (10e étape) lui ont ouvert la voie avant qu'il s'y engouffre avec panache.

47,5 km/h de moyenne lors des 2 premières heures

Sans doute libéré, le Basque de 34 ans a flairé le bon coup dans les pentes robustes du col de la Croix Rosier. Son attaque tranchante près du sommet a laissé ses compères d'échappée pantois, puis il a fini le boulot en alignant les coups de pédale sur les derniers kilomètres plus plats. Il a bénéficié du travail de son coéquipier Guillaume Martin, précieux dans son annihilation des tentatives de retour des prétendants. En plombant la poursuite, il a relégué la majorité de la concurrence à plus d'une minute d'Izagirre. Le deuxième du jour, Mathieu Burgaudeau (TotalEnergies), a terminé à 58 secondes.

Ce groupe d'échappés, à bout de forces, a sans doute pâti d'un début d'étape extrêmement intense. L'échappée a mis près de 80 kilomètres à partir, et il a fallu que les meilleurs rouleurs donnent du leur pour éliminer, un à un, les membres du peloton tentés de prendre le bon wagon. On a ainsi vu un temps les intouchables Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard dans un groupe de tête qui filait à vive allure (47,5 km/h de moyenne sur les deux premières heures).

Pinot se signale et se replace

Le groupe maillot jaune, arrivé à 4'14" d'Ion Izagirre, s'est finalement résolu à laisser partir un groupe, longtemps mené par Mathieu van der Poel (Alpecin-Deceuninck). Le profil de cette étape aux allures de classique printanière vallonée convenait au Néerlandais, mais celui-ci – élu "combatif du jour" – a craqué dans l'avant-dernière ascension répertoriée.

Thibaut Pinot a en revanche tenu jusqu'au bout dans le groupe de poursuivants, récupérant ainsi trois minutes sur ses concurrents au général. Officiellement désintéressé de cet objectif, le Franc-Comtois est pourtant dixième au soir de cette 12e étape, à 32 secondes de son leader proclamé, David Gaudu. Mais pour son dernier Tour et au vu de sa forme physique, jusque-là optimale, il n'est pas illusoire d'imaginer Thibaut Pinot se mêler à la lutte pour les places d'honneur.