Tour de France 2024 : cailloux, crevaisons, pentes... A quoi ressemblent les chemins blancs, nouveaux venus sur la Grande boucle
Une virée champenoise qui pourrait bien sabrer les espoirs de victoire finale pour un des favoris : voilà le menu de la 9e étape du prochain Tour de France. Le 9 juillet, le peloton frottera sur une boucle de 199 km autour de Troyes dans les vignes auboises et surtout marquée par 32 km, répartis en 14 secteurs, de dits "chemins blancs".
Ce qui fait déjà frémir le peloton, à l'image de Jonas Vingegaard : "C'est un nouvel élément qui est appréciable, mais c'est aussi le jour où tu peux perdre le Tour. Si un favori venait à perdre cinq minutes sur cette étape, ce serait, selon moi, une honte. Mais c'est comme ça, tu dois rester concentré avec ton équipe". Mais alors que se cache-t-il derrière ces chemins blancs ?
Cailloux, poussière et crevaisons
Celles et ceux ayant suivi le Tour de France femmes 2022 le savent : ces chemins caillouteux qui serpentent au milieu du vignoble sont un enfer, comme franceinfo: sport avait pu le vérifier sur le Tour de France femmes en juillet 2022. Concrètement, il s'agit de chemins agricoles, qui doivent leur teinte blanche aux pierres crayeuses qui les composent. Ces dernières étant de tailles et formes différentes et irrégulières, ils rendent ces chemins plus propices à une course de VTT que de vélo sur route.
Depuis quelques années, la classique toscane des Strade Bianche (créée en 2007) a remis ces chemins blancs sur le devant de la scène, imitées depuis 2018 par Paris-Tours en France. Si bien que ces voies agricoles des vignobles sont devenues une déclinaison des pavés du Nord de la France et de Belgique. Aurélien Paret-Peintre (AG2R-Citroën) ne voit d'ailleurs pas de différence : "Quand il y a une journée de pavés ou de chemins ça fait toujours beaucoup de bruit. [...] C'est toujours sympa pour les coureurs de classiques, pour faire un peu de spectacle et changer nos habitudes."
Invités sur le Tour pour le spectacle qu'ils offrent souvent, entre les crevaisons et les nuages de poussière au passage du peloton, ces chemins blancs endossent ainsi le rôle d'épouvantail de début de Tour, comme peuvent le faire les pavés d'autres années. "D'autant que ces secteurs sont souvent précédés ou suivis d'une côte parfois très raide avec 2 000 m de dénivelé ce jour-là", précise Christian Prudhomme, directeur du Tour de France.
Ce dernier rêvait d'ailleurs de les inscrire au programme depuis plusieurs années, afin de dynamiser toujours plus la course. "On ne veut pas avoir trois arrivées au sprint consécutives. Loin des massifs, il faut aller chercher des terrains sélectifs. On utilise des côtes, des contre-la-montre, des pavés et là on mise sur les chemins blancs de la Champagne", justifie Christian Prudhomme, "On les a testés sur Paris-Nice en 2016, ensuite on a voulu le faire pour l’arrivée à Epernay en 2019, mais ça n’y était pas possible. Les chemins blancs sont plus bas, vers Troyes. On y est allé pour le Tour de France femmes avec Zwift en 2022, ce qui a fonctionné."
Ce jour-là, le spectacle avait en effet été au rendez-vous, même si les cinq chemins blancs du jour n'avaient piégé aucune favorite. Ce qui ne veut pas dire que les cadors du peloton masculin seront à l'abri le 9 juillet prochain, loin de là.
Et pour cause : ils auront 14 secteurs à traverser, soit vingt kilomètres de plus que les femmes en 2022. Ce qui sera aussi un casse-tête pour les équipes, qui devront trouver le matériel adéquat pour sortir au mieux de ces chemins infernaux, tout en étant présents dans chacun d'entre eux avec des roues de rechange. Autrement dit : il n'y a pas que les coureurs qui appréhenderont cette 9e étape.
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