Reportage Tour de France 2024 : "Marco, c'était une rock star", se souviennent avec émotion les fans de Pantani à Cesenatico

Un peu plus de vingt ans après la mort du "pirate", la Grande boucle passe par le fief de Marco Pantani, pour le plus grand plaisir de ces supporters qui n'ont rien oublié.
Article rédigé par Bruno Duvic
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Marco Pantani, le 1er août 1998, lors de sa victoire sur le Tour de France.  (JOEL SAGET / AFP)

Au centre de ce grand parking à côté du bord de mer de Cesenatico, sur la côte Est de l'Italie : la statue de Marco Pantani s'élève. "Il fallait que je vienne faire un petit salut à Marco", confie Damiano, en tenue de cycliste, qui vient d'arrêter son vélo quelques instants. Après la Florence de Gino Bartali, samedi 29 juin, le Tour de France 2024 poursuit sa route sur les traces des grands champions italiens, avec un passage à Cesenatico, fief du "pirate" Marco Pantani, vainqueur du tour de France 1998, et mort il y a 20 ans.

Dans cette station balnéaire populaire au bord de l’Adriatique, le souvenir du coureur au crâne chauve reste très vif. "Pantani, c'était un cyclisme d'émotions, quand celui d'aujourd'hui est fait de calculs... Marco n'avait pas de préparateur, mais il entrait dans le cœur des gens grâce aux émotions que provoquaient ses échappées", sourit Damiano, qui a pris des vacances pour cette séquence nostalgie. 

"Je tremble encore"

Le champion cycliste a également une place toute particulière dans le cœur de Sergio. Ce grand gaillard, qui passe une partie de l’année en France, travaille régulièrement pour le musée Pantani de Cesenatico : "J'ai 60 ans, et quand je rentre ici, je tremble encore", souffle-t-il. Au milieu des souvenirs, des écrans retracent les faits d’armes du "pirate".

Le moment préféré de Sergio ? L'échappée de Pantani dans le Galibier, qui lui offrira le maillot jaune. "Regardez, il s'échappe ! Son bandana, son vélo... Ce jour-là, je l'ai surtout découvert dans les yeux des supporters français, parce que c'est incroyable, pour nous, Italiens, de voir les Français supporter un Italien, sourit-il. Pour moi, Marco, c'est une rock star, c'est l'orgueil italien. Même ma grand-mère de 100 ans disait qu'elle regardait la télévision pour Pantani..."
  
Pantani, la "rock star" ,a connu des sommets et des gouffres, des chutes innombrables et puis une carrière interrompue par un contrôle antidopage toujours très contesté. Enfin, il y a cette fin de vie mystérieuse sous la dépendance de la cocaïne. Marco Pantani est retrouvé inanimé seul dans une chambre de Rimini, le 14 février 2004. Damiano, qui était venu en train de Vénétie, se souvient encore très bien des funérailles : "Le port du canal à côté d'ici était noir de monde. Mais malgré cette foule, il y avait un silence incroyable", se remémore-t-il. Puis les applaudissements quand le cercueil avait fendu la foule le long du canal... Une clameur de retour ce dimanche 30 juin à Cesenatico, pour le passage du Tour.

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