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Tour de France : c'est arrivé un 11 juillet… 234 km, l'échappée record de Thierry Marie entre Arras et Le Havre

Chaque jour durant le Tour de France 2022, franceinfo: sport vous replonge dans histoire de la course.

Article rédigé par franceinfo: sport - Louis Delvinquière
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Thierry Marie sur la route du Tour de France lors de sixième étape entre Arras et Le Havre, le 11 juillet 1991. (VINCENT AMALVY / AFP)

Le jeudi 11 juillet 1991, Thierry Marie inscrit son nom dans l'histoire. Au départ d'Arras, dans le Nord, la sixième étape du Tour de France s'annonce plutôt calme. Peut-être trop d'ailleurs. C'est en tout cas ce que pense le coureur de la Castorama, Thierry Marie, qui décide de fausser compagnie au peloton et de partir seul en direction des routes normandes quelques minutes après le départ. Une mission impossible face au vent et à la solitude de 234 kilomètres se lance alors.

Habitué des efforts en solitaire, en contre-la-montre notamment, il avait remporté le prologue de cette Grande Boucle, à Lyon, quelques jours plus tôt. A Arras, l'homme à la crinière blonde et au maillot bleu, blanc et jaune de la Castorama décide de partir après seulement quinze kilomètres. Bernard Hinault le prend pour un fou, tous l'observent fuir, le regard rieur, tant il est absurde d'imaginer un homme seul l'emporter au Havre. Mais Marie file contre vents et idées reçues.

"J'irai revoir ma Normandie"

Le peloton progresse derrière lui à un train de sénateur. L'avance s'accroît très vite et de manière exponentielle. A la mi-étape, l'homme de tête compte 22 minutes d'avance. Au bout d'un moment, l'équipe Carrera Jeans-Vagabond active la machine et réduit l'écart au fil des kilomètres. Devant, bien que "mort" et "pédalant avec les oreilles" de son propre aveu, Thierry Marie surprend les téléspectateurs en entonnant la chanson de Frédéric Bérat devant les caméras d'Antenne 2 : "J'irai revoir ma Normandie, c'est le pays qui m'a donné le jour".

Une fois la cité océane du Havre dans le viseur, Thierry Marie réalise enfin qu'il est proche de faire un exploit. Après un ultime effort, il franchit la ligne, exténué, obligé de se faire aider par des bénévoles pour descendre du vélo. Le peloton arrive 1'54'' plus tard, assez tardivement pour que Thierry Marie endosse le maillot jaune, qu'il portera les deux jours suivants. Ce jour-là, le coureur du Calvados est entré dans l'histoire du Tour en réalisant la deuxième plus longue échappée en solitaire (après Albert Bourlon en 1947 avec 253 km). Surtout, Thierry Marie est entré dans le coeur et la mémoire des Français.

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