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Tour de France femmes 2022 : "Ce Tour est un tournant dans l'histoire de France", se réjouit Sabryna Keller, fondatrice de l'association "Femmes de foot"

Marraine du prix de la combativité sur la Grande Boucle féminine, Sabryna Keller mène, depuis onze ans, un combat pour créer des passerelles entre les femmes et le sport.

Article rédigé par franceinfo: sport, Adrien Hémard Dohain - De notre envoyé spécial à Saint-Dié-des-Vosges
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Sabryna Keller, président des associations "Femmes de foot" et "Femmes de tennis", marraine du prix de la Combativité du Tour de France femmes, en compagnie de Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France, le 8 juillet 2022. (Alexandre MARCHI / L'EST REPUBLICAIN via MAXPP)

Son nom ne vous est certainement pas inconnu, mais elle s'est fait depuis longtemps un prénom. Sabryna Keller est l'épouse de Marc Keller, ancien joueur de football et désormais président du RC Strasbourg. Habituée des stades, elle s'est lancée, voici onze ans, dans une démarche pour ouvrir le sport aux femmes, notamment dans les tribunes des stades de foot. Elle a ensuite fondé l'association "femmes de foot". Un engagement qui lui a ouvert d'autres portes, dont celles du Tour de France femmes. 

Vous êtes présidente de l'association Femmes de foot, comment expliquez-vous votre présence sur les routes du Tour de France femmes ?

Sabryna Keller : Je suis sur le Tour parce que j'ai été choisie par la région Grand Est pour présider le prix de la combativité. C'est un honneur pour moi. Voilà onze ans que je m'engage pour créer des passerelles entre le sport et les femmes, qu'elles puissent trouver leur place. C'est quelque chose qui a plutôt bien marché même s'il reste encore du travail.

Comment cela se traduit concrètement ?

Il y a onze ans, on s'est dit que les supportrices ne devaient pas être considérées comme des accompagnatrices. On a choisi de leur faire de la place dans le stade, pour que celles qui ne connaissaient pas puissent découvrir. Bien souvent, les supportrices d'un jour se sont transformées en supportrices de toujours. Il y a six ans, nous avons transformé en association ce qui était auparavant une simple communauté de femmes de foot. Ce qui nous a amené à créer beaucoup d'événements qui favorisent la mixité au Racing club de Strasbourg. On a créé tout un programme. Nous avons investi pas loin d'un million d'euros dans nos actions sur le territoire pour les personnes en fragilité. Et voilà qu'aujourd'hui on m'appelle aussi dans le tennis, sur le cyclisme et dans d'autres disciplines pour promouvoir la place des femmes… On a les mêmes terrains et les mêmes enjeux.

Parlez-nous concrètement de l'une de vos actions ?

Je pense que c'est le rôle du sport de véhiculer des messages de prévention et d'accompagnement. Sur nos actions caritatives, nous avons en fil rouge : le cancer du sein. Une femme sur huit est concernée. Par exemple, nous finançons toutes les prothèses mammaires externes. Nous avons également financé tout un programme sur le lymphœdème. Dernièrement nous venons aussi en aide aux personnes en difficulté dans les foyers d'enfance, dans les Ehpad, auprès des SDF.

Qu'est-ce que ça vous fait d'être marraine sur le premier grand Tour femmes depuis 30 ans ?

C'est génial ! Je suis super contente de pouvoir apporter mon expérience. Cela permet également d'aborder une autre problématique qui nous tient à cœur : la présence des femmes aux postes de direction dans le sport. Il en faut au plus petit niveau, qu'elles osent devenir présidentes de leur club, qu'elles osent prendre des responsabilités, qu'elles ne se limitent pas à être trésorières ou secrétaires. J'espère que c'est un message que je vais pouvoir partager avec le plus de personnes possibles tout au long de cette Grande Boucle. Cette édition 2022 est un tournant dans l'histoire de France et dans l'histoire du Tour. Aujourd'hui, on peut enfin dire que le Tour de France ne dure plus trois semaines mais bien un mois.

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