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Tour de France femmes 2022 : les cadors, les formations françaises, les petites nouvelles... Le guide des équipes

Vingt-quatre équipes sont engagées sur la Grande Boucle, qui démarre dimanche.

Article rédigé par Adrien Hémard Dohain, franceinfo: sport - De notre envoyé spécial
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 9min
De gauche à droite : les coureuses Annemiek van Vleuten, Lotte Kopecky et Chantal van den Broek-Blaak, le 3 avril 2022, lors du Tour des Flandres. (JASPER JACOBS / BELGA / AFP)

Trente ans après la dernière des cinq éditions d'une variante du Tour de France femmes, les coureuses ont enfin leur propre événement. Au programme : huit étapes entre Paris et les Vosges, diffusées chaque jour sur france.tv et France 3. Avant le grand départ, dimanche 24 juillet, place à un tour d'horizon des 24 équipes du peloton, pour bien connaître les forces en présence.

Les cadors du peloton

SD Worx : ne cherchez pas plus loin l'épouvantail du Tour, il sera en rose, violet et orange. "C'est l'équipe où tout le monde peut gagner", confirme Marion Hérault-Garnier, consultante pour France Télévisions. L'écurie néerlandaise a des allures d'armada invincible, avec Demi Vollering en tête de gondole, ou Lotte Kopecky en chasseuse d'étape. "Ça va être l'équipe à surveiller tous les jours, elles ont beaucoup de cartes à jouer", ajoute Marion Hérault-Garnier, en pensant notamment à la Sud-Africaine Ashleigh Moolman-Pasio, redoutable grimpeuse, et à Chantal van den Broek-Blaak.

Movistar : en seulement quatre ans, la déclinaison féminine de la célèbre équipe masculine a vite grandi. Avec la grande favorite Annemiek van Vleuten dans ses rangs, elle aura la responsabilité de gérer la course. La Bretonne Aude Biannic devrait donc souvent figurer à l'avant du peloton, pour contrôler les événements, "même si van Vleuten n'a besoin de personne pour gagner", sourit notre consultante.

Trek-Segafredo : portée par son duo d'Italiennes, l'équipe américaine affiche de grandes ambitions sur ce Tour. La championne du monde Elisa Balsamo pourrait enlever plusieurs étapes au sprint, quand sa compatriote Elisa Longo Borghini, sacrée sur le dernier Paris-Roubaix, visera le général. Ajoutez à cela la championne de France, Audrey Cordon-Ragot, et vous obtenez une redoutable formation. "La Trek a l'habitude de dynamiter les courses, on peut compter sur elle pour mettre la pagaille", assure Marion Hérault-Garnier.

Team Jumbo-Visma : comme chez les hommes, la formation néerlandaise sera au premier plan, parce qu'elle visera la victoire finale avec Marianne Vos. "Ses coéquipières sont moins connues, mais Anna Henderson est très rapide aussi. Elles seront à l'affût, tout le temps", prévient notre consultante. Après la victoire de Jonas Vingegaard sur la formation masculine, la Jumbo visera le doublé. Et en a les moyens. 

Team DSM : autre écurie néerlandaise, la Team DSM misera, comme sa section masculine, sur une leader française. Après le bon Tour de Romain Bardet, c'est Juliette Labous qui sera en charge de chercher un podium final. Quant aux étapes, ce sera l'apanage de la redoutable sprinteuse batave Lorena Wiebes. Les maillots noir et bleu seront donc souvent aux avants-postes.

Canyon-SRAM Racing : avec vingt ans de présence dans le cyclisme féminin, il s'agit d'une des équipes pionnières. Forcément, l'équipe allemande sera attendue aux avant-postes avec une coureuse qui visera la gagne : Katarzyna Niewiadoma. Bien entourée, la Polonaise sera une des sérieuses outsiders à surveiller pour Annemiek van Vleuten et la Movistar.

BikeExchange Jayco : avec l'Américaine Kristen Faulkner (deux victoires d'étape sur le Giro), la formation australienne pourrait peser sur la course, même si elle apparaît moins armée que les autres cadors. Amanda Spratt et Ane Santesteban seront aussi à surveiller.

Les équipes françaises 

FDJ-Suez-Futuroscope : Pionnière en France, l'équipe lancée en 2006 fait désormais partie des cadors du peloton. Avec Marta Cavalli et Cecilie Uttrup Ludwig, la formation de Haute-Vienne possède deux sérieuses cartes pour le podium, et peut-être même pour la plus haute marche. "C'est la seule équipe féminine World Tour en France, avec un effectif très solide. Elles seront à l'avant tous les jours, et voudront bien faire", promet Marion Hérault-Garnier.

Arkéa Pro Cycling Team : petite sœur de l'écurie masculine, la formation bretonne, créée en 2020, fait partie des nouvelles venues dans le peloton féminin. Mais elle pourrait quand même s'illustrer en allant chasser des étapes en montagne avec Morgane Coston et Yuliia Biriukova. "Attention aussi à Amandine Fouquenet sur les chemins blancs", glisse notre consultante.

Cofidis Women Team : née cette année, l'équipe nordiste, liée au groupe masculin, est une des dernières arrivées dans le peloton. Mais elle progresse vite, et pourrait briller. Marion Hérault-Garnier mise sur Victoire Berteau et Valentine Fortin.

Saint Michel-Auber 93 : l'équipe francilienne partira à domicile dans un Tour de France où elle tentera des coups. "Ça s'annonce compliqué. Surtout que l'équipe veut intégrer le World Tour. Personne ne les attend : elles seront décomplexées", promet notre consultante.

Stade rochelais Charente-Maritime : deuxième équipe française d'un point de vue historique, la formation de Luc Soenen sera là, comme beaucoup, pour tenter des coups. "Elles font partie de celles qui n'ont rien à perdre et tout à gagner. Troisième des championnats de France, Noémie Abgrall a montré qu'elle avait la caisse pour briller", rappelle Marion Hérault-Garnier. Les maillots jaune et noir devraient donc s'inviter dans les échappées, avec la jeunesse de Maeva Squiban et l'expérience de Séverine Eraud.

Les seconds rôles

AG Insurance-NXTG Team : fondée en 2019, l'équipe néerlandaise est soutenue par la Quick-Step Alpha Vinyl de Patrick Lefevere. Avec des coureuses assez jeunes, elle sera surtout là pour apprendre et continuer son développement. "Je mise quand même une pièce sur la Néo-Zélandaise Ally Wollaston, c'est ma pépite de l'année", pronostique Marion Hérault-Garnier.

EF Education-Tibco-SVB : encore une équipe liée à une écurie masculine, mais celle-ci a été fondée en 2005. Les coureuses de la formation américaine devraient subir les événements.

Ceratizit-WNT : partenaire connu du peloton féminin, qui sponsorise notamment la Vuelta, Ceratizit est une équipe allemande dont on parle peu, qui ne devrait pas jouer les premiers rôles. Toutefois, des coureuses pourraient animer la course, à l'image de la Française Laura Asencio.

Human Powered Health : encore une formation américaine, et encore une qui devrait passer une semaine à suivre le rythme. Lancée en 2007, elle fait toutefois partie des équipes World Tour, et ne peut donc être prise à la légère. Aucun nom ne ressort, mais l'expérience pourrait payer.

Parkhotel Valkenburg : fondée en 2013, cette autre écurie néerlandaise est une institution du peloton féminin, respectée. Néanmoins, on ne devrait pas la voir à son avantage sur ce Tour.

Plantur-Pura : la Belgique ne pouvait être absente du peloton. Elle sera bien présente avec cette modeste formation née en 2020. Mais les meilleures chances du Plat Pays sont expatriées dans des formations étrangères.

Roland Cogeas Edelweiss Squad : un joli nom qui fleure bon la montagne pour l'unique écurie suisse de ce Tour. Elle misera tout sur la Russe Tamara Dronova, 76e mondiale. Mais l'ADN suisse de l'équipe pourrait bien la rattraper, puisque sa performance devrait s'avérer assez neutre.

UAE Team ADQ : la section féminine de la formation de Tadej Pogacar arrive sur ce Tour avec une carte maîtresse : Mavi Garcia, troisième du dernier Giro. Lancée en 2011 avant d'être reprise par UAE Emirates, la formation World Tour fait partie des outsiders de choix. 

Uno-X Pro Cycling Team : toute neuve, la petite équipe norvégienne sera là pour apprendre, avec sa leader, la Britannique Joscelin Lowden. Ses maillots rouge et jaune trancheront avec le reste du peloton, mais on ne devrait pas les voir sur les podiums.

Valcar-Travel Service : la formation italienne est bien connue des amateurs de cyclisme féminin, mais pas pour ses résultats. Lancée en 2017, elle s'est fait un nom en formant plusieurs coureuses de renom, explique notre consultante : "C'est surtout une équipe formatrice, sans doute la meilleure de ce point de vue d'ailleurs". Mais difficile dans ces conditions de peser sur la course.

Liv Racing Xstra : la formation World Tour néerlandaise arpente les routes depuis plus de quinze ans. Toutefois, à moins d'un coup sur une étape, ses coureuses devraient se contenter de figurer derrière les cadors du peloton.

Le Col-Wahoo : avec six ans d'expérience, l'écurie britannique s'impose peu à peu dans le gratin mondial. Mais elle devrait rester au second plan, même si la Tricolore Gladys Verhulst est capable de jolis numéros en solitaire.

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