Twitter, Facebook, YouTube : la bataille de Gaza se joue aussi sur internet
L'armée israélienne et le Hamas utilisent les réseaux sociaux pour communiquer au sujet de l'opération en cours.
GAZA – "Tsahal a lancé une opération de grande envergure contre des sites et des responsables terroristes du #Hamas & du Jihad islamique dans la bande de #Gaza". Mercredi 14 novembre, l'armée israélienne a annoncé sur Twitter le début de son opération "Pilier de défense", alors même que ses premières frappes aériennes tombaient sur Gaza.
Depuis, les deux camps utilisent internet pour communiquer, rassembler leurs soutiens, ou même pour s'interpeller. Francetv info s'est penché sur les différentes méthodes de communication en ligne utilisées pendant cette guerre.
Twitter pour communiquer et se provoquer
Les forces des deux camps occupent d'abord le terrain sur Twitter. Le compte anglophone géré par les porte-parole de Tsahal, @IDFSpokesperson, est suivi par plus de 90 000 internautes, et est décliné en français et en hébreu. Celui des brigades al-Qassam, la branche armée du Hamas, communique également en anglais, et revendique plus de 9 000 abonnés.
Des deux côtés, on se sert surtout de Twitter et de ses messages brefs pour relayer les dernières nouvelles des attaques, publier des photos, et démentir les informations de l'ennemi. Le Hamas a ainsi tweeté avoir réussi à toucher Tel-Aviv avec des projectiles, ce qui a été démenti par Tsahal quelques minutes plus tard.
Breaking News:Al Qassam Brigades shelling the occupied city of "Tel Aviv" with one homemade projectile for the first time>>more is coming
— Alqassam Brigades (@AlqassamBrigade) November 14, 2012
Clarification: No rockets were fired from #Gaza on Tel-Aviv. #Hamas propaganda is constantly spreading misinformation.
— IDF (@IDFSpokesperson) November 14, 2012
Plus étonnant, le Hamas a directement interpellé en anglais l'armée israélienne sur Twitter, indiquant que "leurs mains bénies allaient atteindre leurs dirigeants et leurs soldats où qu'ils se trouvent". Ce qui pousse le site américain AllThingsD (lien en anglais) à se demander si de tels messages ne violent pas les conditions générales d'utilisation de Twitter, qui interdit de publier des menaces.
@idfspokesperson Our blessed hands will reach your leaders and soldiers wherever they are (You Opened Hell Gates on Yourselves)
— Alqassam Brigades (@AlqassamBrigade) November 14, 2012
Facebook pour mobiliser
Si les deux camps publient frénétiquement des messages sur Twitter, il n'en va pas de même sur Facebook. A notre connaissance, ni le Hamas ni sa branche armée ne disposent de pages officielles sur le premier réseau social du monde.
Tsahal compte en revanche beaucoup sur ce média pour fédérer ses soutiens. La page de l'armée israélienne rassemble ainsi plus de 225 000 personnes, invitées à partager les messages de propagande à leurs propres contacts s'ils "pensent qu'Israël a le droit de se défendre".
Une version française de la page, qui traduit tous les messages de sa grande sœur, existe également. Elle appelle ses plus de 9 000 "fans" à "participer au combat en partageant Tsahal sur Facebook".
YouTube pour prouver sa force
La guerre numérique passe également par l'image. Les deux camps utilisent YouTube pour diffuser des vidéos de propagande, tant pour louer leurs faits d'armes que pour dénoncer les atrocités commises par l'autre. Le Hamas a ainsi signalé sur Twitter une vidéo censée prouver que Tel-Aviv avait bien été touchée par des roquettes longue portée (le Jerusalem Post (lien en anglais) indique que l'immeuble frappé se trouve en fait à Kiryat Malakhi, à 50 km environ du centre économique d'Israël).
De son côté, l'armée israélienne publie très régulièrement des vidéos de frappes aériennes, ainsi que des animations en 3D expliquant ses motivations ou ses méthodes. Les images suivantes, par exemple, sont chargées de prouver la volonté de l'Etat hébreu de tout faire pour limiter les pertes civiles.
Des sites de propagande comme vitrine
Dernier moyen d'occuper le terrain sur la toile : les sites internet. Leur mise en page ressemble à celle de sites d'information traditionnels, mais le contenu diffère grandement. La version anglaise du site des brigades al-Qassam est ainsi mise à jour très régulièrement, pour dénoncer par exemple "l'assassinat" de son chef, Ahmad Jaabari, ou établir la liste des "martyrs" tués par Tsahal.
L'armée israélienne est tout aussi active. Son site, décliné en plusieurs langues dont le français, propose un article mis à jour en temps réel avec les derniers communiqués de Tsahal. Est également disponible un compteur du nombre de roquettes tirées depuis la bande de Gaza depuis le début de l'opération "Pilier de défense".
Plus troublant : le site propose de rejoindre les rangs d'une "armée virtuelle". En s'inscrivant, puis en commentant et partageant sur internet les messages du site, l'internaute gagne des points qui le font monter en grade. L'internaute le plus dévoué peut ainsi devenir "lieutenant général" d'une version en ligne de Tsahal.
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