Désintox. Non, il n'y a pas de salaires en dessous du SMIC comme a annoncé Emmanuel Macron.

D'où vient l'intox ?

Lors de son interview, le 22 mars sur France 2 et TF1, le Président de la République a affirmé vouloir «entendre ce que nous disent nos compatriotes qui manifestent, [non pas sur les retraites], mais [sur le travail] qui doit payer ». Et d'inviter les « partenaires sociaux à se réengager très vite avec nous [sur le salaire minimum]», car, a-t-il expliqué, « vous avez des tas de branches qui continuent à payer les gens en dessous du smic légal.»

Pourquoi c'est faux ?

L’indexation du salaire minimum sur l'inflation a conduit à une forte augmentation du smic ces dernières années. Il a ainsi progressé de 11 % en trois ans. Des hausses automatiques intervenues à quelques mois d’intervalle en raison de la forte montée des prix. A l’inverse des négociations de salaires dans les branches professionnelles, qui ont lieu une fois par an. Résultat, rappelle la Dares, la cellule statistique du ministère du Travail, dans une note en février : «Il peut être nécessaire d’attendre parfois une année, voire davantage, pour que les changements de contexte économique, y compris les hausses du smic, soient pris en compte dans ces négociations.»

Fin 2022, 57 branches sur les 171 les plus importantes, soit 33 % d’entre elles, présentaient ainsi un minima en dessous du smic.
Contrairement à ce que dit le président de la République, il n’y a pas «des tas de branches qui continuent à payer les gens en dessous du smic». Tout simplement parce que c’est interdit. Les personnes dont les minima sont en dessous du salaire minimum sont automatiquement remontées au smic. Et les négociations collectives entre partenaires sociaux sont régulières, sans attendre, comme le suggère Emmanuel Macron, une « invitation» du Président.