Désintox. Non, les ultrariches en France ne sont pas imposés à 2% seulement
D'où vient l'intox ?
Dans un tweet publié le 6 juin et vu plus de 150 000 fois, le député LFI François Ruffin dénonce la faible taxation des plus aisés en France. "0,2% d'impôts pour les 37 foyers les plus riches, 2% pour les 370 foyers les plus riches. Nouvelle note accablante de l'@IPPinfo." Avant d'ajouter : "40 années de Robins des bois à l'envers. Il nous faut une révolution fiscale : que les petits payent petit, que les gros payent gros."
Pourquoi c'est faux ?
L'Institut des politiques publiques (IPP), auquel fait allusion le député LFI, vient effectivement de publier une étude sur la taxation des ultrariches, et notamment, pour ne retenir que cet exemple, des 378 foyers les plus aisés du pays, gagnant en moyenne 172 millions d’euros par an.
Mais cette taxation à 2% des 378 foyers les plus riches ne concerne pas les impôts en général, seulement l’impôt personnel sur le revenu. Or, pour ces ultrariches, l’essentiel des revenus ne relève pas de gains soumis à l'impôt sur le revenu, mais de bénéfices d'entreprises non distribués, soumis à l'impôt sur les sociétés. En prenant en compte cet impôt sur les sociétés, les 378 ménages les plus riches sont alors imposés, en moyenne, à 28%. Un taux de taxation bien inférieur à ce qu’il aurait été au barème de l'impôt sur le revenu (il s'élèverait à 59%), mais bien plus élevé que les 2% avancés par François Ruffin.
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