Ces œuvres célèbres attaquées dans les musées
Alors que l'inscription au feutre inscrite sur "La Liberté guidant le peuple" d'Eugène Delacroix a pu être retirée vendredi, francetv info liste les principaux cas de dégradations opérées dans des musées.
Les musées sont les écrins des œuvres. Mais ne peuvent pas empêcher certains visiteurs de les attaquer. L'un des symboles de la République et de l'histoire de l'art en France, La Liberté guidant le peuple (1830) d'Eugène Delacroix, a été dégradé au feutre, jeudi 7 février, au musée du Louvre-Lens (Pas-de-Calais). L'inscription a pu être "intégralement retirée", a indiqué vendredi la direction du Louvre. "L'intégrité de l'œuvre n’a en rien été atteinte", a précisé la direction. La partie du musée accueillant le chef-d'œuvre devrait rouvrir dès samedi.
Nombre d'œuvres ont été victimes de dégradations pour des raisons religieuses, artistiques ou de simples coups de sang. Francetv info revient sur quelques attaques célèbres.
1La Liberté guidant le peuple, Delacroix (Louvre-Lens)
7 février 2013. Une visiteuse du Louvre-Lens âgée de 28 ans tague le célèbre tableau La Liberté guidant le peuple d'Eugène Delacroix, à l'aide d'un feutre indélébile noir. Elle laisse l'inscription "AE911" sur la toile, qui rappelle le nom d'une pétition en ligne récusant la thèse officielle sur les attentats du 11 septembre 2001, et réclamant l'ouverture d'une enquête. Aucun élément ne confirme cette piste, pour le moment. La femme est décrite le lendemain comme une "déséquilibrée" par le députe-maire de Lens, Guy Delcourt, au micro d'Europe 1.
2Seagram, Rothko (Tate Modern Museum, Londres)
7 octobre 2012. Un visiteur de la Tate Modern, l'un des plus importants musées de Londres, ajoute de la peinture noire à un tableau de la série Seagram, de l'artiste américain Mark Rothko. "Ce type s'est avancé tranquillement (…) et il a fait une marque, raconte Tim Wright, témoin de l'incident, sur Twitter. Il était resté assis pendant un moment, puis il s'est juste lancé, et il s'est vite esquivé. Surréaliste."
Just saw this Rothko painting being defaced #tatemodern twitter.com/WrightTG/statu…
— Tim Wright (@WrightTG) 7 octobre 2012
Dans la soirée, l'homme, identifié comme étant Vladimir Umanets, un artiste russe, reconnaît être responsable de l'incident. Il se compare alors aux artistes Damien Hirst ou Marcel Duchamp, lequel "signait des choses qui n'étaient pas de lui".
3Immersion Piss Christ, Serrano (Avignon)
17 avril 2011. La collection d'art contemporain Yvon Lambert est exposée à l'hôtel de Caumont d'Avignon. Les œuvres polémiques déclenchent des manifestations de catholiques intégristes, qui protestent notamment contre un cliché de l'artiste américain Andres Serrano, sous-titré Immersion Piss Christ. Plusieurs hommes s'introduisent dans les lieux et détruisent l'œuvre à coups de marteau. Une autre photographie est endommagée, Sœur Jeanne Myriam. Quatre hommes sont poursuivis par la justice. En novembre 2012, le parquet saisit le juge d'instruction pour une nouvelle enquête, rapporte La Provence.
4Cadillac Moon 1981, Basquiat (lieu indéterminé)
10 novembre 2010. La mairie de Paris annonce que Cadillac Moon 1981, une toile de l'Américain Jean-Michel Basquiat exposée au Musée d'art moderne, a été dégradée par des traces de feutre. Celles-ci ne sont pas perceptibles au premier coup d'œil, mais la toile est retirée de l'exposition. Un mois plus tard, le verdict tombe. Les dégradations ont été commises avant d'arriver à Paris, puisqu'elles apparaissent déjà sur des photographies de l'œuvre lors de sa présentation à Bâle (Suisse).
5La Joconde, de Vinci (Musée du Louvre, Paris)
Août 2009. Une visiteuse russe du musée du Louvre se tient devant La Joconde, le chef-d'œuvre de Léonard de Vinci. Quand soudain, elle sort de son sac une tasse à thé et la lance en direction du tableau, par-dessus les autres visiteurs. La vaisselle vient se briser contre la vitre blindée installée depuis quatre ans, l'éraflant très légèrement. La touriste est immédiatement interpellée, puis remise au commissariat du 1er arrondissement de Paris.
6Fontaine, Duchamp (Centre Pompidou, Paris)
Mai 1993. L'artiste Pierre Pinoncelli, 70 ans, s'approche de l'urinoir exposé à Nîmes (Gard) et vient soulager sa vessie dans l'œuvre de Marcel Duchamp. Avant d'asséner un coup de marteau sur la porcelaine. "Le coup de marteau, c'était pour signifier son retour au statut d'urinoir", explique Pierre Pinoncelli lors de son procès. Il ajoute avoir voulu "remettre l'œuvre à sa place".
Las, le tribunal de grande instance de Tarascon le condamne à payer 300 000 francs à la compagnie d'assurances Axa Global Risk "correspondant à la dépréciation de l'œuvre d'art". Pierre Pinoncelli doit aussi payer 20 000 francs à l'Etat français, 10 000 francs pour les frais de procédure et plus de 16 000 francs pour la restauration de l'œuvre. Pas de quoi décourager l'artiste, qui se mutilera un doigt à la hache en 2002, en Colombie.
7La Pietà, Michel-Ange (Chapelle Sixtine, Rome)
1972. Le Hongrois Laszlo Toth déboule dans la chapelle Sixtine et s'attaque à La Pietà. Une quinzaine de coups de marteau endommagent le chef-d'œuvre de Michel-Ange. La Vierge a le nez brisé. Certains réclament la peine capitale, mais Laszlo Toth est finalement condamné à huit ans de prison. Après une sévère restauration, l'œuvre est de nouveau exposée. Derrière une vitre blindée.
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