Le Parti socialiste se réforme mais reste divisé
Le PS s'est réuni en conseil national samedi 8 juillet pour élire une nouvelle direction. Malgré quelques changements de forme, les divergences sur le fond demeurent.
Après les débâcles électorales, le Parti socialiste organisait un conseil national dans un hôtel parisien, samedi 8 juillet. L'objectif pour le parti : se reconstruire face au rejet des français dans les urnes, particulièrement visible avec les scores historiquement bas obtenus par les socialistes à l'élection présidentielle et aux élections législatives.
Le principal changement attendu était l'élection d'une nouvelle direction, collégiale, pour remplacer Jean-Christophe Cambadélis, Premier secrétaire démissionnaire depuis le second tour des élections législatives. Si des nouveautés ont été actées au niveau de la forme du parti, les divisions sur la ligne demeurent entre les différents courants.
"La direction collégiale est composée de 8 hommes et 8 femmes" @RachidTemal #CNPS pic.twitter.com/soEx24IOxf
— Parti socialiste (@partisocialiste) 8 juillet 2017
Le Parti socialiste a donc choisi une direction collégiale de 28 membres pour remplacer Jean-Christophe Cambadélis mais le Premier secrétaire du PS ne quitte pas la tête du navire pour l'instant. "Jusqu'en septembre, je suis là et je suis le recours quand il y a des problèmes", a assuré tout sourire le socialiste à la sortie du conseil. En effet, les militants doivent voter au cours de la 2e semaine de septembre pour légitimer ou non cette direction collégiale et sa feuille de route présentée au cours de l'été.
Les hamonistes présents dans la nouvelle direction
D'ici septembre, les 28 membres élus vont donc devoir travailler sur le fond et la ligne du parti. Et ça ne sera pas facile puisque, pour contenter tout le monde, le nouvel organigramme est pléthorique. Ainsi, les hamonistes, d'abord totalement écartés de cette nouvelle présidence par Jean-Christophe Cambadélis, ont fini par intégrer l'instance, comme Régis Juanico. La nouvelle a réjouit Luc Carvounas, député du Val-de-Marne. "C'est un message contraire à celui que je pouvais entendre avant d'entrer dans ce lieu, explique-t-il. On me disait que les amis de l'ancien candidat à la présidence de la République Benoît Hamon n'en serait pas. Ils en sont et je suis très contents qu'ils en soient."
Intégrer la plupart des courants au sein de la direction collégiale est une manière de donner la priorité à l'union mais cela se fait au détriment de la clarté et des réponses aux questions de fond selon l'ex-frondeur Pascal Cherki : "Les gens ne nous ont pas quittés parce qu'on n'avait pas une direction collégiale, parce qu'on avait un Premier secrétaire ou parce qu'on était 27, 14 ou 15 !" Selon lui, les Français ne s'intéressent pas à ces questions de forme et le PS s'est trompé de débat. "Le Parti socialiste s'est retrouvé hors jeu après l'élection présidentielle et l'événement d'aujourd'hui le maintient durablement hors jeu. Ça me désole profondément." A peine désignée, déjà critiquée, la direction doit donc maintenant plancher sur sa feuille de route, préparer les sénatoriales et boucler un douloureux plan social d'ici l'automne.
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