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Vidéo Dépakine : "Le laboratoire Sanofi savait", affirme un avocat des victimes

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Envoyé spécial. Depakine extrait 1
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Article rédigé par France 2
France Télévisions

Retards de développement psychomoteur, voire autisme... les dangers de la Dépakine pour le fœtus étaient connus depuis des années, mais les patientes enceintes n'étaient pas informées. Le laboratoire Sanofi savait forcément, affirme un avocat des victimes. Extrait d'une enquête d'"Envoyé spécial".

Maître Joseph-Oudin a fait ses armes contre Servier dans l'affaire du Mediator. Il est la bête noire de l'industrie pharmaceutique. Pour cet avocat, Sanofi en savait beaucoup sur la Dépakine et ses graves effets secondaires sur le fœtus. Et ce depuis longtemps. Extrait d'une enquête d'"Envoyé spécial" sur ce nouveau scandale sanitaire.

L'avocat a mis la main sur des milliers de pages de rapports confidentiels. Des documents que les laboratoires sont tenus de transmettre à l'Agence du médicament chaque année, et qu'il a truffés de Post-it jaunes. 

Les effets secondaires répertoriés dans des rapports rédigés par le laboratoire

Chaque Post-it correspond au cas d'un enfant exposé in utero. Retards de développement psychomoteur, syndrome de valproate de sodium (le principe actif de l'anti-épileptique)... rien que pour les six premiers mois de l'année 2000, il relève 48 cas d'enfants touchés par la Dépakine dans le monde. 

Dans ces documents, tous les effets secondaires du médicament, signalés par des médecins ou même par des patients du monde entier, sont répertoriés cas par cas. Trois tomes d'effets indésirables...

Sanofi a-t-il voulu éviter de compromettre les ventes de la Dépakine ?

"Ce qui est sûr, conclut l'avocat, c'est que le laboratoire savait. C'est le premier à savoir, et ces informations-là ne sont pas communiquées aux médecins [ni] aux patients. C'est tout l'enjeu des procédures judiciaires : démontrer que le laboratoire avait cette information, et ne l'a pas communiquée aux patients."

Le numéro un français de l'industrie pharmaceutique aurait-il voulu protéger la réputation de son médicament, vendu dans le monde entier ? Les ventes de la Dépakine représentaient, pour l'année 2015, 422 millions d'euros de chiffre d'affaires.

Extrait de "Dépakine : un silence coupable", une enquête diffusée dans "Envoyé spécial" le 16 mars 2017.

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