Accalmie prévue en 2012 sur le front de l'immobilier
Le nombre de ventes de logements anciens devrait chuter cette année et la flambée des prix pourrait prendre fin, selon les professionnels de l’immobilier.
Et si la flambée de l'immobilier s'arrêtait cette année ? Après un exercice 2011 marqué par de nouveaux records, le marché de l’ancien devrait se calmer en 2012, selon les perspectives publiées mardi 3 janvier par Century 21 et la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim).
Baisse du nombre de transactions
"Le nombre total de transactions dans l'ancien devrait tomber à 600 000 en 2012, soit une baisse de près de 15 % par rapport à 2011", affirme Laurent Vimont, président du réseau Century 21. "Nombre de ménages reporteront leur projet, notamment s'il s'agit d'une mise en vente de confort, n'étant nécessitée ni par une naissance ni par un décès, un divorce ou une mutation professionnelle ", explique-t-il dans Le Monde.
En cause, un attentisme dû à l’approche de l’élection présidentielle. Autre facteur d’explication, "la suppression du prêt à taux zéro pour les achats dans l'ancien, et l'alourdissement de la taxation pour les plus-values sur les logements locatifs et les résidences secondaires", selon le président de la Fnaim, René Pallincourt.
Cela pourrait avoir un impact direct sur l’emploi dans les agences immobilières, dont le nombre a doublé ces dix dernières années pour atteindre 30 000 agences.
Stabilisation des prix
Les prix dans l'ancien ne devraient pas connaître cette même tendance à la baisse que les transactions. Si la Fnaim prévoit un recul de 5 % en 2012, elle exclut un chiffre plus important. René Pallincourt évoque "la pression de la demande en raison de la pénurie de logements". Président du réseau d’agences Era, François Gagnon affirme lui que "beaucoup d'établissements financiers ont anticipé une chute des prix de 5 % à 9 % en 2012".
Century 21 se montre plus réservé et anticipe même "une hausse de 2 % à 3 % pour l'année 2012, la demande étant soutenue par ceux qui peuvent acheter, notamment à Paris devenu le lingot d'or de la pierre". Pour Laurent Vimont, "ce sont majoritairement les propriétaires, profitant de la plus-value réalisée lors de la vente de leur précédent bien, et ceux appartenant aux classes les plus aisées, qui peuvent acheter".
Fini 2011, l'année des records
En matière de ventes, l'année 2011 a été supérieure aux quatre derniers exercices, avec 832 000 transactions entre octobre 2010 et septembre 2011 (contre 784 000 en 2010, 585 000 en 2009, 673 000 en 2008 et 810 000 en décembre 2007), relève Le Monde.
Les prix ont bondi en France de 7 % selon la Fnaim et de 6 % selon Century 21 – des chiffres pourtant modestes comparés à Paris, avec +23 % selon la Fnaim et +13 % selon Century 21. Les coûts des appartements anciens à Paris ont atteint un sommet au cours de l’été, à 8 350 euros/m², d'après les notaires. Cette nouvelle hausse a eu pour effet d’écarter du marché un grand nombre d’acheteurs des classes moyennes ou âgés de moins de 40 ans, pénalisés notamment par le durcissement des conditions de crédit.
Mais "pour la première fois depuis la fin de la crise de 2008, le marché de l'habitation marque le pas", indique Laurent Vimont pour Century 21. Après un boom entre 2000 et 2011 avec un bond de 125 % du prix des appartements anciens, le marché a commencé à se tasser au cours de l’automne 2011. Et les délais de vente se rallongent déjà.
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