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Agressions homophobes : "Il y a une banalisation totale", déplore une victime

Lyes Alouane, victime d'agressions homophobes, témoigne à l'occasion de la publication d'une tribune contre l'homophobie dans le magazine "L'Express".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Lyes Alouane, victime d'agressions homophobes, le 20 novembre 2018 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Plusieurs personnalités signent une tribune contre l'homophobie mercredi 21 novembre dans L'Express. Parmi elles, le boxeur Brahim Asloum, la philosophe Elizabeth Badinter, ou encore l'humoriste Muriel Robin.

En une du magazine, des mots comme "Assez", "Une agression homophobe toutes les 33h en France" et la photo de plusieurs victimes qui témoignent. Parmi ces victimes, Lyes Alouane, qui a subi des actes homophobes. "Il y a une banalisation qui est totale au niveau des agents de police, de la justice, même des politiques" des agressions homophobes, dénonce ce militant à Stop Homophobie sur franceinfo. 

franceinfo : C'est important pour vous de montrer votre visage et de dire les choses ?

Lyes Alouane : Je n'ai pas hésité, je ne veux pas me cacher et je veux montrer les insultes, qui on est pour que tout le monde voit ce que l'on reçoit. J'ai été victime de plusieurs agressions au sein de ma ville, Gennevilliers. Depuis que je ne me cache plus je reçois des injures, des bouteilles en verre, des crachats à la figure, par des personnes que je connais de vue. J'ai déposé une quinzaine de plaintes et la plupart ont toutes été classées sans suite.

Pour quelles raisons vos plaintes n'ont-elles pas abouti ?

Très bonne question. La commissaire de Gennevilliers m'a reçu juste avant les vacances et m'a dit que les procureurs avaient une surcharge de travail et qu'entre une plainte pour atteinte à l'intégrité physique et une plainte pour injure homophobe, le choix de classement était vite fait. Ce sont aussi des agressions physiques, mais pour eux elles sont légères.

Pourquoi avoir décidé de témoigner ?

C'est pour faire bouger les choses, pour que le gouvernement fasse des choses pour stopper cette vague d'agression. Aujourd'hui, ce n'est pas prêt d'être endigué avec les dernières mesures que j'ai entendues. Par exemple, quatre à cinq agents de police en plus, une circulaire pour les procureurs.

Considérez-vous que les actes homophobes sont banalisés ?

Oui. Il y a une banalisation qui est totale au niveau des agents de police, de la justice, même des politiques. Quand j'ai vu les ministres se déplacer chez SOS Homophobie avec tous les médias, je me suis dit que c'était bon et que l'homophobie allait être endiguée et qu'on allait avoir de grandes mesures. Par la suite, j'ai vu des mesures pas si énormes que ça.

Avez-vous prévu de déménager ?

J'ai prévu de déménager sur Paris, d'ici deux à trois mois, parce que malheureusement je dois faire attention à ma santé physique et psychologique et je ne peux pas vivre comme ça dans l'oppression tout le temps.

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