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Amiens. Ce que l'on sait des deux nuits d'émeutes

Une école maternelle, une salle associative et des voitures ont été incendiées.

Article rédigé par franceinfo
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Une voiture incendiée au pied d'un immeuble, à Amiens (Somme), le 14 août 2012. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

FAITS-DIVERS - Trois heures d'échauffourées : la nuit du lundi au mardi 14 août a été très agitée à Amiens (Somme), pour la deuxième soirée consécutive. Ces violences ont éclaté dans le quartier nord de la ville, une des 15 zones de sécurité prioritaires françaises définies par le gouvernement, à la suite d'un contrôle de police qui a dégénéré, dimanche soir. Seize policiers ont été blessés, lundi. FTVi fait le point sur ces affrontements.

Que s'est-il passé ?

• Dimanche soir, des heurts violents ont eu lieu à Amiens-Nord après que des fonctionnaires de la BAC (brigade anticriminalité) ont procédé au contrôle routier d'un automobiliste remontant une rue en sens interdit. "A la suite de cette intervention, un attroupement hostile s'est formé ; des renforts ont dû être dépêchés sur place et les fonctionnaires ont dû faire usage de lacrymogènes et de Flash Ball pour se dégager", indique la préfecture. Un CRS a été blessé et quatre autres commotionnés par des jets de projectiles.

• Mardi matin, vers 1 h 30, le quartier Fafet-Brossolette s'est à nouveau embrasé. Au plus fort des affrontements, "entre 110 et 115 policiers" étaient mobilisés, précise la préfecture de la Somme. Plusieurs car jackings (vols de voitures avec violence) ont eu lieu. "Trois automobilistes ont été pris à parti, dont un très violemment : ils ont été forcés de descendre de leur véhicule, retrouvé incendié dans le quartier quelques heures plus tard", rapportent nos confrères de France 3 Picardie.

Un centre de loisirs, une salle de sports et une école maternelle ont aussi été incendiés. "Seize policiers ont été blessés dans ces heurts par des tirs de chevrotine et de mortier et par de jets de projectiles : le plus gravement atteint a 15 jours d'arrêt de travail".

Selon les pompiers, l'école maternelle Voltaire située à Amiens-Nord ne pourra pas accueillir d'enfants en septembre. (FRANCE 3 PICARDIE)

Pourquoi maintenant ?

Plus tôt dans la semaine, des heurts entre émeutiers et forces de l'ordre avaient déjà eu lieu. Selon Le Courrier Picard, les policiers ont mis la main, dimanche, "sur une vingtaine de bouteilles vides et un jerricane rempli d'essence. Il y avait, par rapport aux violences de la semaine dernière, une opération coordonnée, préméditée", affirme au quotidien le directeur de cabinet du préfet. 

Dimanche soir, la famille et les proches d'un jeune homme de 20 ans, mort jeudi dans un accident de moto, étaient réunis à proximité pour une cérémonie de deuil. Ils ont dit "avoir été indisposés par des gaz lacrymogènes et ont jugé l'action de police excessive au regard des circonstances". Lundi après-midi, une marche blanche s'est tenue devant la préfecture de la ville pour rendre hommage au jeune tué dans cet accident. Une manifestation "sous tension", selon France 3 Picardie

Une enquête administrative interne a été diligentée "afin d'établir avec précision la chronologie des faits et le rôle que chacun y a tenu"

 Un quartier connu pour sa violence ?

Le classement du quartier d'Amiens-Nord en zone de sécurité prioritaire était attendu par les autorités comme par un grand nombre d'habitants, relève Le Courrier Picard"Manifestement, les demandes répétées de la mairie pour obtenir des renforts policiers ont porté leurs fruits, sachant que les violences urbaines se multiplient depuis plusieurs années (+72% en deux ans)", indique le journal.

Ces zones ont pour objectif de "mettre en place une action de sécurité renforcée sur des territoires bien ciblés, caractérisés par une délinquance enracinée et de fortes attentes de la population", avait indiqué le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, au mois de juin. Le ministre est attendu à Amiens au cours de la journée.

"Ces éruptions de violence sont inexplicables et inacceptables",  estime sur France 2 le directeur de cabinet du préfet d'Amiens. Le maire de la ville, Gilles Demailly (PS), interrogé par France Bleu Picardie, s'est quant à lui dit "choqué" par de tels incidents.

Amiens : des "éruptions de violence inacceptables" (propos recueillis par Camille Tahar - France 2)

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