Maltraitance animale : l'association L214 dévoile des vidéos choquantes dans un élevage de porcs de l'Yonne
Des images prises avec un téléphone portable d'un ancien employé montrent des truies au corps tuméfié par des coups de tournevis ou agonisant sur le sol.
De nouvelles images chocs. L'association de défense des animaux L214 a diffusé jeudi 19 août des vidéos de maltraitance dans un élevage de porcs de l'Yonne ainsi qu'un témoignage d'un ancien employé lanceur d'alerte.
"Ils coupent les queues à vif et font les castrations à vif (...) Si un [porcelet] boite, ils le prennent et le claquent par terre. Des fois, on le voit encore bouger dans le seau", témoigne Grégory Boutron à visage découvert, une première pour un lanceur d'alerte dans une porcherie incriminée.
Les vidéos, prises avec son téléphone portable, montrent des truies au corps tuméfié par des coups de tournevis ou agonisant sur le sol en béton de l'élevage, ainsi que des jeunes truies dont les dents sont coupées à la tenaille.
Une enquête ouverte
Employé pendant deux ans et deux mois de l'élevage SCEA Les Tremblats II à Annay-sur-Serein (Yonne), Grégory Boutron a récemment démissionné de son poste après avoir souffert d'une dépression à la suite des maltraitances qu'il a pu constater. L'ancien employé, qui dit n'avoir "jamais vu un contrôle" pendant son contrat dans cet élevage, assure avoir alerté le directeur sur le sujet avant de porter plainte à la gendarmerie, puis de saisir L214.
Le procureur de la République à Auxerre, Hugues de Phily, a confirmé à l'AFP ce dépôt de plainte, datant de février, et l'ouverture d'une enquête préliminaire confiée à la gendarmerie ainsi qu'aux services vétérinaires.
Dans un communiqué, la préfecture de l'Yonne annonce que l'exploitant de la porcherie a été "mis en demeure" à la suite d'une inspection de l'élevage, le 1er juin, et la constatation de "non-conformités". Contacté par l'AFP, le groupe Provent-SDPR, qui gère la porcherie, n'a pas réagi aux accusations de L214.
Le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Julien Denormandie, a condamné "des pratiques inacceptables relayées par ces images", a rapporté le ministère dans un communiqué.
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