Serpent arc-en-ciel, lézard dragon et triton… Plus de 160 espèces découvertes dans la région du Grand Mékong
Dans cette région au développement très rapide, les chercheurs craignent que certaines espèces ne disparaissent avant même d'avoir été répertoriées.
Il court des hauteurs de l'Himalaya jusqu'au Vietnam et abrite des espèces insoupçonnées. Dans la région du Grand Mékong, qui traverse l'Asie du Sud-Est, 163 nouvelles espèces ont été découvertes en 2015, annonce lundi 19 décembre le Fonds mondial pour la nature (WWF). En huit ans, 2 409 espèces ont été recensées dans la région, soit deux découvertes chaque semaine.
Au total, en 2015, WWF a répertorié neuf amphibiens, trois mammifères, onze poissons, 14 reptiles et 126 plantes. Parmi elles, le parafimbrios lao, un serpent qu'on trouve dans les régions karstique du nord du Laos. Il a pour particularité que les écailles de sa tête reflètent les couleurs de l'arc-en-ciel.
Un triton sorti tout droit de "Star Trek"
Sur l'île thaïlandaise de Phuket, qui a connu ces dernières années un essor touristique considérable, les scientifiques ont découvert l'acanthosaura phuketensis, un lézard au dos hérissé d'une crête d'épines. Dans la province montagneuse de Chiang Rai, dans le nord de la Thaïlande, le tylototriton anguliceps, un genre de triton au marquage rouge et noir a fait penser aux Klingons de la série Star Trek.
Une petite grenouille de trois centimètres, la leptolalax isos, a été recensée au Cambodge et au Vietnam. Elle avait été repérée pour la première fois en 2006 mais il a fallu près de 10 ans pour confirmer qu'il s'agissait bien d'une espèce nouvelle.
Une "course contre la montre"
La région du Grand Mékong comprend le Vietnam, le Cambodge, le Laos, la Thaïlande, la Birmanie et la province chinoise du Yunnan. Chaque année, les scientifiques du WWF annoncent la découverte de nouvelles espèces après un long processus d'évaluation par leurs pairs.
Bien souvent, les chercheurs craignent que les espèces ne disparaissent avant même d'avoir été répertoriées tant le développement de la région est rapide et les trafics généralisés. La région est menacée en particulier par la construction de routes et de barrages ainsi que par le trafic illégal d'animaux sauvages, pour beaucoup centré sur le Triangle d'or (Laos, Thaïlande et Birmanie), région aussi connue pour la culture du pavot et le trafic d'opium.
"La région du Grand Mékong est un aimant pour les spécialistes de la préservation de l'environnement à cause de l'incroyable diversité des espèces qui continuent d'y être découvertes", a déclaré Jimmy Borah, de l'équipe Grand Mékong de WWF. "C'est une course contre la montre pour faire en sorte que ces espèces nouvellement découvertes soient protégées". "De nombreux collectionneurs sont prêts à débourser des milliers de dollars pour des spécimens rares et en danger", ajoute-t-il.
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