Apprentissage de la lecture : la nouvelle méthode d'une enseignante

Des kilomètres de couloirs encore à l'abandon. La cité balnéaire est trop grande pour être rénovée, elle demeure un héritage encombrant.

Demain, le ministre de l'Education Vincent Peillon donnera le coup d'envoi de la refonte très attendue des programmes scolaires. Que doivent apprendre les élèves ? C'est la question qui est posée. Mais aussi, comment apprendre alors que 140.000 élèves décrochent chaque année, sans diplôme. On entend souvent que tout se décide au cours préparatoire avec l'apprentissage de la lecture et de l'écriture. On a parlé des méthodes syllabiques ou des méthodes globales. En voici une autre méthode créée par une institutrice de Drancy et elle connaît un vrai succès.

Au programme cette année pour eux, apprendre à lire, un sacre défi. Si leur maîtresse n'est pas plus inquiète que ça, c'est qu'elle a une botte secrète : elle a invente sa propre méthode. A la place des lettres au tableau, des dessins qui sont associés au son qui commence le mot à mémoriser.

Qu'est-ce que j'ai.

Très bien. Tout le monde. Igloo. On dit quoi au début.

Le dessin suivant.

Usine.

Tout le monde.

L'idée est de partir de ce que savent les enfants. Ils savent nommer un dessin et ils associent la lettre correspondante. Pour le son "ou" qui est déjà assez compliqué, ils savent nommer le dessin "outil" et reconnaissent donc le "ou".

La clé de cette méthode est de travailler par syllabes.

Une li-be-Iulle.

Dans les manuels traditionnels, les consonnes, comme le "L", sont étudiées toutes seules, sans les voyelles, et c'est complique. Alors, Mathilde Roche ne travaille qu'avec des syllabes. Pour le "L", elle part de l'image du lapin, pour trouver une syllabe de référence : "LA". Elle décline ensuite avec toutes les voyelles que les enfants connaissent L'image du lapin est un référent intuituif, pour toujours retrouver le son juste de la lettre "L". Une méthode qui permet aux enfants les plus en difficulté de ne pas être découragés par un déchiffrage laborieux.

Quand un enfant a du mal déchiffrer, à lire des syllabes, le temps qu'il met à la lire la 1ère syllabe, puis la 2e, il a perdu le sens du mot. Avec ma démarche, il rapidement lire les syllabes, donc les mots. Il ne perd pas le sens.

Léa a ainsi surmonté sa peur de la lecture.

Je me suis dit que c'était un peu trop dur. Maintenant, c'est facile.

Un mois seulement après la rentrée, Mateo lit tout. Pour être sûr que ça fonctionne, il suffit de demander à ceux qui l'ont pratiquée l'année dernière, les CE1.

Je lis sans les images et sans les dessins.

Depuis 8 ans, l'intitutrice a dû rassurer certains parents inquiets, mais aujourd'hui, tous sont convaincus. Avec 4 enfants, cette maman en a vu passer des méthodes de lecture. Avec celle-ci, elle voit la différence sur son fils.

Les livres par exemple, il sait lire les titres, un mot, deux, voire 3. Il est content de lui, il a envie de progresser.