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La dépénalisation du cannabis vire à la polémique après les propos de Duflot

La position de la ministre du Logement et patronne d'Europe Ecologie - Les Verts en faveur de la dépénalisation embarrasse la gauche. La droite, elle, en profite à quelques jours des législatives.

Article rédigé par franceinfo
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La ministre de l'Egalité des territoires et du Logement, à Paris, le 17 mai 2012. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

C'est le lendemain que la classe politique s'en empare. Les propos de Cécile Duflot, la ministre du Logement, en faveur de la dépénalisation du cannabis, mardi 5 juin sur RMC, entraîne une vague de réactions à gauche comme à droite mercredi. La prise de position de la secrétaire nationale d'Europe Ecologie - Les Verts cadre mal avec celles du gouvernement et de François Hollande. A quelques jours du premier tour des législatives, la droite y voit une faille à exploiter. FTVi revient sur ce débat qui tourne à la polémique.

• Le PS botte en touche

"Pas le moment d'en parler",  selon François Rebsamen. Tout en indiquant qu'il n'était "pas sur la même ligne" que Cécile Duflot, le président du groupe PS au Sénat a cependant estimé sur iTélé que la gauche ne pourrait pas faire "l'économie d'un débat" sur le sujet.  Au cours de la campagne présidentielle, François Rebsamen, en tant que monsieur sécurité du candidat PS, avait prôné de transformer en contravention la consommation de cette drogue, aujourd'hui considérée comme un délit. Une idée écartée par François Hollande.

"Erreur de jeunesse gouvernementale". C'est ce qu'a plaidé mercredi Claude Bartolone pour expliquer la déclaration de Cécile Duflot. Le député et président PS du conseil général de Seine-Saint-Denis a toutefois admis qu'il "y a un sujet, sur cette question du cannabis". "Mais c'est un sujet trop compliqué pour que ce soit abordé au travers d'une déclaration d'un ou une ministre, quelles que soient ses qualités."

Un "débat" sur le "cannabis thérapeutique" L'ex-ministre socialiste de l'Intérieur Daniel Vaillant a insisté, lui, sur France Inter : "Le débat [sur une dépénalisation] doit être rouvert mais ce n'est pas dans les propositions du gouvernement. Il n'y aura donc pas d'évolution sensible sur cette question".

• Seul Cohn-Bendit défend Duflot

Le député européen écologiste a pris sur Europe 1 la défense de Cécile Duflot, estimant "normal" qu'une ministre "donne son opinion tout en disant que ce n'est pas la position du gouvernement""C'est ni un pétard, ni une boulette", a-t-il insisté. "Est-ce qu'on veut des ministres hypocrites ?" Et de souligner que la question de la dépénalisation du cannabis constituait un "vrai débat""Mais qu'on arrête d'en faire un grand problème politique !"

• La droite agite le spectre de la légalisation

L'ancien ministre de la Santé, Xavier Bertrand, voit plus loin. Il a estimé mercredi sur BFMTV que si la gauche gagnait les législatives, le cannabis ne serait pas seulement dépénalisé mais légalisé. "J'en suis persuadé", a-t-il déclaré. "N'oublions pas que les écologistes seront un groupe charnière à l'Assemblée et que si le Parti socialiste veut faire passer des réformes, il faudra bien qu'il marchande, qu'il négocie. Et le prix à payer sera le débat sur la légalisation du cannabis.".

==> Toutes ces réactions ont été compilées dans cette vidéo :

Polémique sur la dépénalisation du cannabis (Benoît Zagdoun)

• Les éditorialistes perplexes

Sur son blog, Françoise Fressoz, éditorialiste au Monde, juge qu'il s'agit d'une "faute politique" de la part de Cécile Duflot. France Culture se demande même mercredi matin si elle a "fumé la moquette".

 

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