Attaque terroriste d'In Amenas : témoignage d'une infirmière rescapée

Vous vous souvenez sans doute de l'attaque terroriste du site gazier d'In Amenas en Algérie. C'était il y a un an. Elle avait fait 69 morts, dont 40 civils et 29 terroristes. Aujourd'hui, l'unique rescapée française, raconte les événements. Elle est infirmière urgentiste, elle a 47 ans.

25 heures à jamais gravées dans sa mémoire. Muriel Ravey, infirmière urgentiste y est restée piégée dans le complexe gazier d'In Amenas, attaqué par des terroristes. A 5H30 du matin, un collègue donne l'alerte.

Il a crié très fort: "c'est un attaque terroriste, ils arrivent, ils ont pris ma radio, ils sont armés, il y a des otages.

Les terroristes qui ont bardé leurs otages d'explosifs se trouvent alors à 4 km du site gazier où se trouve l'infirmière. Elle est terrée dans un bureau avec 3 collègues occidentaux. Avant d'être totalement coupée du monde, elle appelle sa famille en France, une épreuve.

C'est difficile car il faut les avertir en essayant de minimiser l'impact.

Vous avez eu la force de leur dire ça.

Oui, là je suis émue mais le jour de l'attaque je contrôlais ça. C'était important pour ma famille.

Elle amménage la cache avec ses 3 compagnons. L'intervention au Mali de la France accentue sa peur.

Une vraie ambiance de guerre, y a des tirs de grenade, de roquette. Dans mon esprit ils vont arriver! En tant que femme et française, j'imagine mon "traitement de faveur". Contrôler ses émotions et agir, l'obsession pour cette infirmière qui a passé 25 ans dans l'armée.

Ces gens qui viennent semer la terreur nous dépossèdent de notre personnalité. On est tellement terrorisée qu'on ne sait plus vraiment agir, c'est inadmissible.

Avec ses collègues algériens, l'évasion s'organise. Au lever du jour, le groupe de 26 personnes marchent sur les barbelés découpés dans la nuit.

On n'était pas rassurés car on ne savait pas ce qu'il y avait derrière les terroristes, l'armée ? Nous avions cette menace des tireurs embusqués.

L'armée algérienne les récupère sains et saufs. L'infirmière pense aux collègues restés aux mains des terroristes.

La base de vie est leur tombeau, je suis libre, je suis capable de les soigner. C'est terrible.

Parmi les 40 victimes, Muriel pense a son ami français.

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