Attentats de Boston : sept histoires qui ont ému l'Amérique
Victimes, héros ou anonymes, ils ont marqué les Etats-Unis au lendemain du drame.
Le double attentat qui a frappé le marathon de Boston, lundi 15 avril, a généré beaucoup de douleur et de tristesse outre-Atlantique. Il a aussi révélé des héros et des histoires qui, depuis le drame, constellent les journaux du pays. Face à l'horreur des images, les Américains ont voulu poser des visages, des noms et parfois des sourires sur cette tragédie.
Martin, 8 ans, victime devenue symbole
Son visage est omniprésent dans les médias américains. Martin Richard, 8 ans, est le plus jeune des trois spectateurs tués dans les attaques de lundi. La photo ci-dessous est devenue le symbole mondial de la tragédie, comme le décrit le Boston Globe (en anglais). Elle date de l'année passée, juste avant que Martin ne participe à une marche pour la paix, à Boston. Photographié dans sa salle de classe, il brandit une pancarte sur laquelle on peut lire : "Arrêtez de faire mal aux gens. Paix".
Au-delà de l'injustice de sa mort, c'est le destin de sa famille qui choque les Etats-Unis. Après l'explosion, Jane, sa petite sœur de 7 ans, a perdu une jambe, et sa mère, touchée au cerveau, a subi une lourde opération. Comme en témoigne une de ses voisines, interviewée par CNN (vidéo en anglais), le père de Martin et Jane est dévasté.
Carlos, le héros au Stetson
Sur les violentes images de la double explosion, on remarque très vite son Stetson. Au milieu des secouristes, Carlos Arredondo jaillit pour écarter des barrières et venir en aide aux victimes. C'est encore lui que l'on voit pousser une chaise roulante transportant un jeune homme mutilé, sur une photo qui a fait le tour du monde. Très vite, Carlos, 52 ans, originaire du Costa Rica, est salué comme un "vrai héros américain".
L'émotion grandit lorsque son histoire est dévoilée dans les médias. S'il assistait à la compétition à Boston, c'est parce qu'un marathonien avait décidé de dédier sa course à l'un des fils de Carlos, mort en Irak en 2004. A l'époque, Carlos avait tenté de mettre fin à ses jours en s'enfermant dans un van avec de l'essence, avant de devenir militant pacifiste. Sept ans plus tard, c'est son autre fils, dépressif et drogué, qui se suicidait. Mais aujourd'hui, Carlos incarne "l'espoir de trouver du bon parmi le carnage", comme le clame l'International Business Times (en anglais).
Tyler, le soldat inconnu
Victoria est une jeune fille grièvement blessée par un éclat lors de l'explosion. Evacuée par un pompier, elle est dans un état d'hystérie lorsqu'elle est soignée dans une tente. Là, un homme, un vétéran, l'apaise et la console. Il lui montre notamment la cicatrice d'une blessure, la même que celle de Victoria, souvenir d'Afghanistan.
Depuis qu'elle est à l'hôpital, la jeune Américaine veut absolument remercier son militaire. Mais elle n'a qu'un nom : Tyler. Alors, comme le rapporte le Boston Herald (en anglais), le gouverneur du Massachusetts en personne a lancé un appel, numéro de téléphone à l'appui : "On aimerait tellement entendre Tyler, pour pouvoir le mettre en contact avec Victoria."
Piper, la crampe de la chance
Krystle, morte alors que sa famille la croyait blessée
Elle aurait eu 30 ans le 3 mai. Krystle Campbell "aimait les gens et aimait la vie", selon sa grand-mère, qui raconte son histoire au Boston Globe (en anglais). Lundi, cette jeune manager dans la restauration est venue assister à l'arrivée du marathon avec son amie Karen. Elles ont toutes deux été touchées par l'explosion.
Lorsque William, son père, se rend à l'hôpital de Boston, on lui dit que Krystle est grièvement blessée et qu'elle pourrait perdre une jambe. Il entre dans la chambre de sa fille. Mais c'est Karen, son amie, qu'il trouve allongée. Les noms des jeunes femmes ont été échangés par les secouristes. Krystle, elle, est morte.
Le footballeur sans peur
A la tête d'une association de lutte contre le cancer, Joe Andruzzi était déjà connu pour avoir bon cœur. Lundi, il a atteint le rang de héros pour nombre de ses compatriotes. Cette ancienne star de l'équipe de football américain locale, les Patriots, a été photographiée en train de prêter main forte aux secours, portant des victimes dans ses bras d'acier, comme le relate Touchdownactu.com. On peut le voir sur la photo ci-dessous.
'I am definitely not a hero' - ex-#Patriots OL Joe Andruzzi on helping at #BostonMarathonb.globe.com/YUJCT9 twitter.com/BGlobeSports/s…
— Boston Globe Sports (@BGlobeSports) 17 avril 2013
Mais l'intéressé refuse le terme de héros. Pour lui, ce sont ses trois frères, pompiers new-yorkais qui ont œuvré le 11 septembre 2001, qui sont de vrais héros, comme il le dit à CBS (en anglais). Pourtant, lundi, beaucoup ont vu en Joe Andruzzi un exemple.
Les hashtags du cœur
Les premières images, les premières infos et les premiers témoignages sur l'attentat ont d'abord été publiés sur les réseaux sociaux. Les premiers gestes de solidarité aussi. Quelques minutes après les explosions, les hashtags #BostonMarathon et #BostonHelp se sont rapidement multipliés sur Twitter. L'occasion pour les internautes d'envoyer des messages de condoléances et de soutien aux victimes. Mais aussi d'agir, comme le relaie Buzzfeed (en anglais). Des offres de lits, de nourriture ou de vêtements ont afflué. A l'image de ce restaurant tout proche qui propose, quelques minutes après le drame, des boissons gratuites et de quoi recharger son portable pour appeler sa famille.
We have cold drinks,bathrooms, place to charge a phone and a calm place to sit #westandtogether
— El Pelon Taqueria (@ElPelonTaqueria) 15 avril 2013
Un Google Doc public, document partagé en ligne, a également été créé. Il listait les lieux prêts à accueillir les participants et le public du marathon, blessés ou non, comme l'explique Mashable (en anglais). L'attentat a provoqué un énorme mouvement de solidarité, un "beau moment d'humanité" qui "rend fiers de leur ville" les habitants de Boston, comme le dit cet utilisateur de Twitter :
I think I am just going to leave my timeline on #BostonHelp. Such a beautiful outpouring of humanity. Really proud of my hometown.
— John Romano (@PaleoRomano) 16 avril 2013
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.