Admission post-bac : "Le baby-boom ne nous tombe pas dessus à l'instant et rien n'a été fait"
Près de 87 000 néo-bacheliers sont toujours en attente d'affection à l'université pour la rentrée, faute de places dans les filières qu'ils ont choisies. Une situation qui était pourtant prévisible, déplore Kenza Occansey, coordinateur national de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE).
A l'issue du troisième tour d'admission post-bac (APB), vendredi 14 juillet, près de 87 000 bacheliers restent toujours sans affectation à la fac pour la rentrée. Certains avaient pourtant formulé une vingtaine de voeux. Invité de franceinfo samedi, Kenza Occansey, coordinateur national de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) dénonce un manque d'anticipation des pouvoirs publics.
franceinfo : Que vont faire ces jeunes qui se retrouvent sans affectation à deux mois de la rentrée ?
Kenza Occansey : C'est un des principaux problèmes. Cela montre que notre système n'a pas été capable de proposer une filière d'enseignement supérieur à ces jeunes qui ont obtenu leur bac. Ils ont encore une procédure complémentaire, jusqu'au 25 septembre, pour trouver d'autres filières où il y a encore de la place. Mais le vrai problème, c'est que ces jeunes-là ne feront pas les études qu'ils ont choisies.
La ministre de l'Education nationale a dit qu'il restait 200 000 places. De quels cursus parle-t-on ?
Cela concerne plusieurs cursus universitaires non sélectifs, même si on a vu que des filières non sélectives à l'université se sont transformées au final en filières sélectives, comme en Staps, en psychologie ou en droit. Donc il reste des places mais ce n'est pas forcement la bonne réponse puisque des étudiants qui voulaient faire certaines études ne pourront pas le faire et devront choisir quelque chose d'autre.
Au final, est-ce que tous ces néo-bacheliers pourront tout de même trouver une place, même par défaut ?
Malheureusement non. L'année dernière, 30 000 jeunes se sont retrouvés sans rien. Le gouvernement n'a pas pris ses responsabilités. On a une explosion démographique à ce niveau-là avec de plus en plus de bacheliers. Le baby-boom ne nous est pas tombé dessus à l'instant. On sait par exemple qu'ils seront 170 000 de plus d'ici trois ans. On connaît ces chiffres-là et rien n'a été fait. Il n'y a pas eu de réforme globale pour permettre à toutes ces personnes d'être accueillies dans l'enseignement supérieur et c'est ce qu'on demande maintenant.
En 2015, Thierry Mondon évoquait l'idée de créer quatre nouvelles universités pour absorber ce flux. Est-ce la solution selon vous ?
Ces 87 000 bacheliers qui n'ont pas de proposition dans l'enseignement supérieur, ça représente trois universités parisiennes environ. Mais la création d'universités reste compliqué. Il faut une hausse du budget de l'enseignement supérieur mais aussi une réforme globale du système. Créer de nouveaux établissements ne suffira pas.
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