BAC : "Escamoteurs de copie", "zones à délirer" : la violente charge d'un sénateur contre les enseignants grévistes lors des questions au gouvernement du Sénat
Lors des questions au gouvernement du Sénat, ce mardi, il a entre autres été question des féminicides et de la grève des enseignants qui ont retenu les notes du Baccalauréat la semaine dernière.
Lors de la séance des questions au gouvernement du Sénat, Édouard Philippe, interpellé par le président du groupe Les Indépendants Claude Malhuret, a réagi à la grève des enseignants qui ont retenu les notes du Baccalauréat la semaine dernière. Le Premier ministre a dénoncé les actions d’une "infime minorité" et a apporté son soutien à Jean-Michel Blanquer.
“Le choix d’une petite minorité d’enseignants ne doit pas masquer l’exceptionnel travail d’une immense majorité […] qui considère qu’être enseignant, c’est effectivement transmettre un savoir et donner un exemple”, a lancé Édouard Philippe. Le président du groupe Les Indépendants a vivement critiqué les grévistes, parlant de “révolutionnaires à statut protégés” et “d’escamoteurs de copiez” et comparant les lycées à des ZAD, des “zones à délirer”. “Aujourd’hui, ce sont les élèves qui sont obligés d’enseigner la morale à certains de leurs professeurs”, selon Claude Malhuret. Pour le sénateur, les grévistes auraient fait honte aux instituteurs publics sous la troisième République : les hussards noirs.
Le Premier ministre a reconnu que les conditions dans lesquelles se sont déroulées les épreuves du baccalauréat en 2019 étaient “à bien des égards insatisfaisantes”. Même s’il juge légitime d’exprimer des revendications, Édouard Philippe a dénoncé le mode d’action des enseignants grévistes. “Une infime minorité a dit qu’elle perturberait l’organisation des épreuves, soit en ne se présentant pas dans les centres d’examens, soit parfois, disait-elle, en gênant l’accès aux centres d’examens. Puis, on a dit qu’on ne corrigerait pas les copies, puis on a dit qu’on ne rendrait pas les copies qui ont été corrigées”, a-t-il dénoncé. Il résume : “On a installé du désordre et de l’angoisse dans un moment qui méritait mieux que cela”.
Édouard Philippe a apporté son soutien à Jean-Michel Blanquer. “Le ministre, à juste titre, a adopté une position ferme et déterminée, faisant en sorte que ce bras de fer ne puisse pas être gagné par ceux qui voulaient perturber l’organisation d’un évènement aussi important. Je lui apporte évidemment tout mon soutien, car nous devons faire en sorte que cet examen et ceux qui le passent soient respectés”, a-t-il déclaré.
Le Premier ministre, applaudi à la fin de son intervention, a fait l’éloge de l’examen du baccalauréat. “Pour beaucoup de nos concitoyens, le bac c’était et c’est le moment où on accède à une forme de majorité intellectuelle parce que justement on entre dans l’enseignement supérieur et qu’ayant eu le bac, on a franchi une étape, particulière, symbolique”, a expliqué Édouard Philippe. “Nous connaissons tous des Françaises et des Français qui sont dans leur famille les premiers à avoir eu le bac. Je n’ai jamais vu quelqu’un qui était le premier dans sa famille à avoir le bac à ne pas en concevoir une immense fierté. Nous avons tous des exemples comme ceux-ci”.
Lutte contre les féminicides : “J’ai assuré les associations que nous mobiliserons moyens supplémentaires” assure Marlène Schiappa
Dans un entretien au Journal du dimanche (JDD) du 7 juillet, la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a annoncé qu’un “Grenelle des violences conjugales” s’ouvrira le 3 septembre prochain à Matignon, afin d’enrayer le phénomène des féminicides qui a fait 75 victimes depuis le début de l’année. “Vous avez grâce à la mobilisation des féministes, des militants, des familles, des médias, des associations, un rapport de force exceptionnel, je n’ai qu’une question : est-ce que vous avez la certitude que votre budget sera doublé en 2020 pour enfin répondre aux besoins ?” l’a interrogé la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, lors des questions au gouvernement du Sénat, ce mardi.
“J’ai assuré les associations que nous mobiliserons moyens supplémentaires pour 3919 pour accueillir surcroît d’appels que nous espérons : 120 000 euros supplémentaires pour le 3919 (numéro d'écoute national destiné aux femmes victimes de violences) et un budget en hausse de de 21% en moyenne pour les associations”, lui a assuré la ministre.
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