: Vidéo Annulation des épreuves de spécialité du bac 2021 : "C'est une décision qui enlève un poids", salue Sophie Vénétitay du SNES-FSU
Les enseignants auraient préféré un report des épreuves en juin pour plus d'égalité des chances et éviter que certains établissements ne se "fabriquent" des notes "exceptionnelles".
Les épreuves de spécialité du bac, prévues en mars, "ne seront pas évaluées au travers d'épreuves au mois de mars mais sur la base des moyennes des trois trimestres de Terminale de ces enseignement", a annoncé jeudi dans un courrier aux enseignants le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer. "C'est une décision qui enlève un poids", salue vendredi 22 janvier sur franceinfo Sophie Vénétitay, secrétaire générale adjointe du SNES-FSU, le syndicat national des enseignants de second degré.
franceinfo : Quelle est votre réaction à la décision du ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer ?
Sophie Vénétitay : C'est vrai que c'est une décision qui enlève un poids. Ça, c'est indéniable. Ça fait des semaines qu'on a alerté sur le stress, l'angoisse des élèves, des professeurs, qui montait à mesure qu'on arrivait près du 15 et du 16 mars, qui étaient les dates retenues. Il y avait de rupture d'égalité du fait des fonctionnements très différents entre les lycées. Et puis, ça arrivait bien trop vite dans le contexte d'une année qui est complètement chamboulée par le Covid-19. Mais c'est vrai que quelque part, on se dit aussi qu'un problème en chasse un autre, parce que ces épreuves-là sont remplacées par le contrôle continu. Or, on sait que le contrôle continu, c'est aussi beaucoup d'inégalités. Il n'y a qu'à se souvenir de ce qu'a été le bac 2020, qui avait été aussi en contrôle continu.
Quand on est enseignant et qu'on se rappelle 2020, on se rappelle comment cela a été synonyme de petits arrangements avec le bac.
Sophie Vénétitay, secrétaire générale adjointe du SNES-FSUà franceinfo
Comment les notes ont été fabriquées par les établissements sans contrôle extérieur, avec un taux de réussite qui a été exceptionnel de plus de 96%. Mais plus que le chiffre, il faut se demander pourquoi est-ce qu'on est arrivé à ce taux de réussite là ? Tout simplement parce que chaque établissement a pu faire ce qu'il voulait. C'est le principe même du contrôle continu.
Qu'est-ce que vous auriez voulu alors ?
Nous, ce qu'on demandait, c'était le report des épreuves. C'était presque un bac comme avant. Il nous allait très bien ce bac-là. Et puis, on pouvait même se dire que c'était un calendrier un peu allégé par rapport au bac précédent. D'un point du point de vue de l'organisation, c'était tout à fait possible de reporter les épreuves au mois de juin et ça permettait de conserver ce cadre commun, cette égalité entre les élèves que le contrôle continu ne permet pas.
Olivier Véran a laissé entendre hier soir qu'en cas de confinement, les écoles pourraient rester ouvertes, contrairement à ce qui s'était passé lors du premier confinement. Il faut tout faire aujourd'hui pour garder ce lien avec les élèves ?
Oui, c'est important, vraiment, de garder ce lien avec les élèves. On a trop vu les dégâts du confinement, le retard des élèves. Finalement, cette hypothèse-là, c'est ce qui s'est passé pendant le deuxième confinement, où les établissements scolaires ont été ouverts. Aujourd'hui, plus que la question de l'ouverture des établissements, c'est comment est-ce qu'on protège les uns et les autres dans les collèges et les lycées. Aujourd'hui, le ministre va, comme tous les vendredis, annoncer les chiffres hebdomadaires de contamination. Vu les retours du terrain, il nous semble quand même qu'ils vont être en hausse. La question, c'est comment est-ce qu'on protège davantage pour éviter la fermeture.
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