Le gouvernement votera "contre" la prime de 400 000 euros de l'ex-patron d'Air France
Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, l'a assuré mercredi, conformément à ce qu'avait déclaré Bercy la veille.
L'indemnité faisait tache chez les salariés d'Air France, mis au régime sec et soumis à un plan de réduction de dépenses. Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a déclaré mercredi 30 mai que le gouvernement voterait "contre" la prime de non-concurrence de 400 000 euros versée à l'ancien directeur général d'Air France-KLM, Pierre-Henri Gourgeon, lors de l'assemblée générale de la compagnie, jeudi 31 mai. Une déclaration conforme à celle du ministère de l'Economie, mardi.
Ces indemnités, "validées par le précédent gouvernement", ne "s'inscrivent pas dans le sens des règles de modération salariale et de décence" annoncées par le président François Hollande, justifient le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, et son homologue Arnaud Montebourg. Les ministres indiquent dans un communiqué daté de mardi : "Le représentant de l'Etat aura pour instruction de s'abstenir de valider l'indemnité de 400 000 euros versée au précédent directeur général d'Air France-KLM, lors de l'assemblée générale de la société, le 31 mai 2012 au moment où l'entreprise connaît une situation difficile."
"L'Etat attend un comportement exemplaire en matière de rémunérations des dirigeants, ajoutent-ils. Le gouvernement définira très prochainement de nouvelles règles sur la rémunération des dirigeants d'entreprise, conformément aux engagements du Président de la République."
Deux milliards d'euros d'économies d'ici à 2015
L'Etat français est actionnaire d'Air France-KLM à hauteur de 15%. La prime de 400 000 euros versée à Pierre-Henri Gourgeon suscite une polémique depuis sa dénonciation la semaine dernière par le syndicat Unsa-aérien, au moment où l'entreprise est engagée dans une restructuration drastique. Le groupe Air France-KLM a lancé en janvier un plan d'économies de deux milliards d'euros à l'horizon 2015, dont les mesures structurelles doivent être arrêtées le mois prochain pour une mise en œuvre dès l'été.
La direction d'Air France-KLM s'est défendue vendredi en expliquant que la prime accordée à Pierre-Henri Gourgeon, qui fait partie d'une indemnité de départ d'un montant total de 1,4 million d'euros, lui avait été imposée dans l'intérêt du groupe. Pierre-Henri Gourgeon, qui a démissionné en octobre dernier, avait déjà été au centre d'une polémique au sujet de billets à tarifs très réduits, en février 2012. Il y avait finalement renoncé.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.