Au Mali, la junte dit contrôler la situation et la télévision
Un putschiste s'est exprimé après une interruption des programmes de la télévision pendant environ 30 minutes vendredi.
La junte militaire au Mali a assuré vendredi 23 mars contrôler la situation dans le pays et la télévision publique ORTM, après une brève interruption des émissions pour une raison non expliquée. Un Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDRE), inconnu jusqu'alors et dirigé par le capitaine Amadou Sanogo, a renversé jeudi le président Amadou Toumani Touré.
"Je tiens à vous rassurer. Tout va bien à l'ORTM d'où je parle en ce moment. (...) Nous vous invitons à vaquer normalement à vos occupations", a indiqué dans une déclaration lue à l'antenne un putschiste, qui n'a pas été identifié, peu après 20h30, heure française. Avant l'interruption des programmes de la télévision malienne, des salariés de ces médias ont indiqué à l'AFP avoir été priés de quitter les lieux, sans autre explication.
Jeudi, Amadou Sanogo avait reçu à Bamako la télévision nationale malienne. Il avait alors déclaré que la sécurité du président destitué était assurée.
Bientôt une délégation conjointe au Mali
Alors que le pain et le carburant commencent à manquer à Bamako, selon des témoignages d'habitants, le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Jean Ping, a annoncé qu'une délégation allait se rendre dans le pays. Objectif de cette mission conjointe de l'Union africaine et de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) : appeler les militaires putschistes à rendre le pouvoir au président Amadou Toumani Touré après le coup d'Etat et à "rétablir l'ordre constitutionnel".
D'ici là, l'Union africaine a décidé de suspendre le Mali de toute participation à ses activités, explique le diplomate nigérian Paul Zolo, présent à la réunion extraordinaire de l'UA à Addis Abeba (Ethiopie). Le président de la Commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouédraogo, a pour sa part quitté vendredi en fin d'après-midi Ouagadougou (Burkina Faso) pour Bamako, où il doit s'entretenir avec la junte militaire.
Les Etats-Unis ont prévenu vendredi soir que l'aide économique et militaire de 70 millions de dollars (52 millions d'euros) qu'ils versent au Mali risquait d'être compromise si les responsables du coup d'Etat militaire ne rétablissaient pas l'ordre constitutionnel dans le pays.
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